INFO RMC. Affaire Lola: le parquet requiert un procès pour meurtre accompagné de viol, torture ou actes de barbarie contre Dahbia B.

1h37, c’est le temps durant lequel Dahbia B. a séquestré Lola dans l'appartement de sa sœur, le 14 octobre 2022, à quelques mètres du domicile de la fillette de 12 ans, dans le 19ᵉ arrondissement de Paris. 1h37 d’horreurs. Dans son réquisitoire définitif en date du 9 septembre 2024 que RMC a pu consulter, le parquet de Paris relate que Lola a été l'objet d'un "déferlement de violences" physiques et sexuelles, dans "une logique évidente d'humiliation".
Sur le corps de Lola, on retrouvera notamment "l’inscription de deux chiffres, 0 et 1, inscrits au vernis rouge sous la voûte plantaire de la fillette (…) une mise en scène qui ne laisse aucun doute sur la volonté (…) de nier toute humanité à la jeune Lola D. dans une logique d'avilissement".
Dahbia B. "avait bien l’intention de tuer Lola"
Le parquet de Paris conclut que Dahbia B. "avait bien l’intention de tuer Lola" le 14 octobre 2022 quand elle a emmené de force la fillette dans l’appartement de sa sœur. Autant d’éléments à charge pour que le parquet de Paris requiert un procès aux assises contre Dahbia B. pour le meurtre de Lola accompagné de viols, tortures ou actes de barbarie. Un crime passible de la prison à perpétuité.
Au regard de l’extrême violence des faits à l’égard d’une enfant qu’elle ne connaissait pas et de la mise en scène du corps, la question de la santé mentale de Dahbia B. s’était posée dès le lendemain de son arrestation le 15 octobre 2022. D’autant plus qu’elle avait prétendu avoir eu l’impression que la fillette était "un fantôme" puis un "mouton" lors de son passage à l’acte.
Des propos teintés de mysticisme qui n’ont pas convaincu les psychiatres. Retenant plutôt sa "tendance à la duperie, à la manipulation et sa perversité" les deux expertises psychiatriques ont conclu à sa "pleine responsabilité" au moment des faits. Tout comme l’ensemble des avis médicaux versés dans le dossier, précise le réquisitoire définitif du parquet de Paris.
"Immédiatement après son geste, rappelle le substitut du procureur, Dahbia B. a cherché à dissimuler le meurtre". Elle nettoie la scène de crime, place le corps de la fillette dans une valise qu’elle asperge de javel pour masquer l’odeur du sang. Elle contacte de nombreux hommes de son entourage jusqu’à ce que l’un d’entre eux, chauffeur VTC, accepte de venir la prendre en charge. Il est actuellement mis en examen pour recel de cadavre et placé sous contrôle judiciaire.
Le parquet requiert un non-lieu pour le chauffeur VTC
À son égard, le parquet requiert aujourd’hui un non-lieu, estimant qu’il ne savait pas que le corps de l’enfant était dissimulé dans une malle quand il a accueilli Dahbia B. chez lui après le meurtre pendant quatre heures. Il avait justifié "par son envie d'avoir un rapport sexuel, le fait d'avoir pris en charge Dahbia B. et par son absence de curiosité, le fait de ne pas s'être rendu compte de la gravité de la situation malgré les divers appels de son employeur et l'odeur de la malle, telle que décrite par les témoins ainsi que son poids."
Finalement, il avait commandé un autre chauffeur privé à Dahbia B. qui avait quitté son studio avec la valise, avant de l’abandonner au pied de l’immeuble de sa sœur. Contactés par RMC, aucun avocat de la défense ou de la partie civile n'a souhaité réagir à ce réquisitoire définitif.