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Police-Justice

"J'ai fait ça pour l'adrénaline…": à Marseille, des peines sévères au tribunal après les pillages

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A Marseille, les comparutions immédiates après les émeutes et les pillages sont marqués par une grande sévérité dans les peines prononcées.

A Créteil, Strasbourg, Saint-Nazaire et dans de nombreuses communes, les émeutiers de la fin de semaine dernière faisaient face à la justice ce lundi. Avec des comparutions immédiates pour des centaines de personnes. Et le constat est clair: les peines prononcées sont sévères. Notamment à Marseille, où la ville a été surprise par l’intensité des violences en fin de semaine dernière, avec près de 400 magasins touchés voire pillés.

Au tribunal de grande instance, une jeune fille de 18 ans vient d’écoper de quatre mois de prison ferme. Son regard reste hébété quelques secondes, puis elle fond en larmes… Elle n'avait pas de casier judiciaire mais elle a été arrêtée dans un magasin pillé ce week-end et vient de passer sa première nuit en détention.

"On est loin des standards"

"J'ai fait ça pour l'adrénaline", reconnait-elle à la barre. Et elle regrette aujourd'hui, mais cela n'a pas suffi... L'un de ses amis ne comprend pas la sévérité de la peine: "Il y a beaucoup de gens qui voient un magasin comme ça et rentrent par curiosité, pas forcément par envie de voler. C’est dans le feu de l’action. Ça s’est passé vite. Et là, quatre mois ferme… Je n’appelle pas ça la justice. On est des humains, on ne sert pas d’exemple".

D'autres écoperont de dix voire douze mois de prison ferme pour des pillages en réunion. "On est loin des standards qui s'appliquent en temps normal pour des vols ou des dégradations", se désole une avocate. Une justice d'exception pour des événements exceptionnels? Certains se posent la question. Ou est-ce simplement l'effet prévisible de ces comparutions immédiates, alors que la tension commence à peine à retomber?

LP avec Lionel Dian