"Les gens découvrent des violences policières mais en banlieue c'est notre quotidien", témoigne Olivier sur RMC
Quatre policiers ont été suspendus de leur fonction jeudi sur demande du ministre de l'Intérieur, après avoir roué de coups un producteur de musique samedi dernier à Paris. Les faits, filmés et révélés par Loopsider, sont d'une extrême-violence et ont suscité l'indignation. La victime qui s'est vu prescrire une incapacité totale de travail de six jours, accuse également les policiers de propos racistes à son encontre. Dans la foulée, de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer ces violences policières, quelques jours après l'évacuation mouvementée d'un éphémère camp de migrants place de la République.
Des violences policières qui étonnent peu les habitants de certains quartiers défavorisés qui évoquent des faits récurrents visant souvent les minorités: "Aujourd'hui les gens découvrent des violences policières, mais en banlieue on le sait depuis toujours, c'est notre quotidien. J'ai grandi dans le 93 et toute mon enfance j'ai vécu des contrôles de police qui m'ont donné une vision de la police très négative. Vers mes 16-17 ans je ne pensais qu'a tuer un flic!", témoigne ce vendredi sur RMC Olivier, un auditeur. "Quand on sortait, quand on voulait aller à la fête de la musique, les policiers nous contrôlaient et nous disaient: 'Vous les nègres vous rentrez dans votre cité'", ajoute-t-il.
"Quand vous êtes jeune et que le représentant de l'autorité vous dit ça, vous grandissez avec la peur de la police. Quand vous faites votre première garde à vue pour rien à 15 ans, qu'on vous met nu devant que des gens que vous ne connaissez pas, vous êtes choqué et vous avez peur de la police. Et l'on grandit avec ça", raconte-t-il.
"Les policiers sont devenus des voyous"
"Aujourd'hui, je me pose la question de savoir si la police est réellement raciste", déplore aujourd'hui Binta sur RMC. "Michel, le producteur s'est fait tabassé parce que son seul tort est d'être Noir. Il n'y a rien qui puisse justifier ce qu'il s'est passé, les policiers sont devenus des voyous", déplore-t-elle.
De son côté autant Olivier, ne veut pas faire d'amalgame et n'estime pas que la police dans son ensemble est raciste: "J'ai grandi, j'ai vécu notamment dans le sud et là-bas bizarrement, je ne me faisais pas contrôler. C'est quelque chose des quartiers de se faire beaucoup contrôler", déplore-t-il.
Alors comment éviter tout débordement, alors que Michel Zecler raconte avoir appelé à l'aide ses voisins pour qu'ils appellent la police pendant que trois fonctionnaires pourtant s'en prenaient à lui? "Dans la police, il y a des humains, des gens qui votent Rassemblement national, qui sont racistes, comme on l'a vu avec l'affaire des groupes WhatsApp. Et ces gens ont leur donne une arme létale. Avant de donner une arme on devrait faire une enquête sur la personne", plaide Olivier.