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Police-Justice

Logements sociaux: d'anciens responsables du RN jugés pour "provocation à la discrimination"

Steeve Briois est le maire d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) depuis mars 2014

Steeve Briois est le maire d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) depuis mars 2014 - BFM Grand Lille

Quatre anciens responsables du RN doivent être jugés ce mardi à Nanterre pour "provocation à la discrimination" à propos de l'attribution de logements sociaux.

C’est l’une des propositions historiques du Rassemblement national: instaurer la priorité nationale dans l’attribution des logements sociaux. Il y a quelques jours encore, le RN maintenait son souhait d'instaurer cette mesure, qui figurait aussi dans le programme présidentiel de Marine Le Pen en 2022. Au final, elle ne figure pas dans le programme RN pour ces législatives anticipées car pour la mettre en oeuvre, il faudrait modifier la Constitution. Et c’est une mesure discriminatoire, selon la justice, qui sera au cœur d’un procès prévu ce mardi matin à Nanterre (Hauts-de-Seine).

Quatre anciens responsables du parti doivent comparaître en correctionnelle pour "provocation à la discrimination". Il s’agit de Steeve Briois, ex-secrétaire général du FN et maire de Hénin-Beaumont, de Jean-François Jalkh, ex-directeur de la publication du site web du FN (et député européen), de Sophie Montel, ex-collaboratrice chargée du suivi des élus (et députée européenne), et de Marie-Thérèse Costa-Fesenbeck, secrétaire départementale FN Pyrénées-Orientales à l'époque.

Procès encore renvoyé?

Dans ce fascicule intitulé "Petit guide pratique de l’élu Front national" et publié pour les municipales 2014, le parti de Marine Le Pen incitait ses candidats à réclamer publiquement l’"application de la priorité nationale dans l’accès aux logements sociaux". Un guide validé par la direction du FN à l’époque, diffusé en interne et mis en ligne sur le site de la fédération des Pyrénées-Orientales.

Saisie par une association, la justice a estimé que ces propos publiés constituaient une possible provocation à la discrimination. Un délit passible d’un an de prison et/ou 45.000 euros d’amende. Déjà reporté plusieurs fois pour cause d’élections, le procès des quatre anciens responsables, dont Steeve Briois, fixé de longue date tombe encore en pleine campagne… Tout à l’heure, les avocats des prévenus vont donc à nouveau demander le renvoi de l’audience.

LP avec Guillaume Biet