Le RN veut la préférence nationale pour les logements sociaux: "On ne l’appliquera pas" (FNAIM)

Aux portes du pouvoir, avec 31% des intentions de vote au premier tour des législatives après son large succès aux européennes, le RN est favorable à l’entrée en vigueur de la préférence nationale dans l’attribution des logements sociaux. Jean-Philippe Tanguy, président délégué du groupe RN à l’Assemblée nationale, l’a répété dès lundi. Une vieille proposition du parti à la flamme qui, selon le programme présidentiel de 2022, consiste à privilégier "les foyers dont au moins l'un des parents est français" dans l’attribution des logements sociaux.
Les étrangers n'auraient plus le droit d'obtenir un HLM. A Saint-Denis, en banlieue parisienne, des habitants HLM sont scandalisés. Sans le HLM qu'il occupe, Lassana (46 ans) n'aurait pas les moyens de se loger avec ses cinq enfants. Retirer ce droit aux étrangers comme lui est xénophobe, pour cet homme de nationalité ivoirienne: "Sans HLM, je ne sais pas comment je vais faire".
10% à 20% des HLM pour des étrangers en situation régulière
De 10% à 20% des logements HLM sont attribués à des étrangers en situation régulière, comme à cette femme congolaise de 61 ans, Fatou Clo, qui rappelle que c'est un droit mérité: "Les HLM, c’est fait pour nous les pauvres. Je suis choquée. Pourquoi ils vont les laisser dans la rue alors que ce sont eux qui font tout? Les étrangers, ils n’ont honte de travailler, même s’il faut faire la poubelle".
Face à cette mesure jugée contraire au principe d'égalité, la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM) prend position. Son président Loïc Cantin fait savoir qu'ils n'accepteront jamais l'instauration d'une quelconque préférence nationale: "La discrimination ne fait pas partie de nos critères, ni de notre éthique. On ne l’appliquera pas".
La demande de logements sociaux n'a jamais été aussi forte avec la flambée des loyers. La durée d'attente pour un HLM peut atteindre jusqu'à 10 ans et près de 2,5 millions de personnes attendent un logement social. La solution, partagée par les organisations du secteur, est de construire davantage. Ce que toutes les communes ne font pas, au mépris de la loi.