Manifestations d'ultradroite: pourquoi sont-elles si difficiles à interdire en amont?

Un rassemblement du mouvement royaliste Action Française prévu dimanche à Paris a été interdit par la préfecture de police de Paris mercredi. Celle-ci se conforme aux directives de Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur. Il avait demandé mardi aux préfets de ne plus autoriser les manifestations de groupuscule d'extrême droite.
Action Française est la plus vieille organisation royaliste et antirépublicaine, qui a soutenu historiquement le Maréchal Pétain et les déportations antisémites, a déclaré un défilé à Paris aux côtés d'un mouvement néo-fasciste, le Parti nationaliste français.
Cette manifestation prévoyait notamment un hommage au pied de la statue de Jeanne d'Arc, un symbole historique de l'extrême droite française.
Une interdiction pas facile à justifier
Mais pour que ces interdictions soient légales, les arrêtés d'interdiction doivent justifier un trouble à l'ordre public. Il doit être solide, ce qui est souvent difficile à établir, estime Maître Marion Ogier, avocate spécialiste en droit public.
“Il faut faire un lien avec l’histoire ou dire qu’il y a plusieurs années il s’est passé telle chose lors d’un rassemblement. Ça ne suffira pas aux yeux du juge administratif à mon sens et il faut montrer que les craintes qui sont inhérentes à ce groupe sont toujours actuelles”, assure-t-elle.
Le ministre de l'Intérieur dans une circulaire suggère aux préfets de se baser sur plusieurs leviers: appels à la violence, présence récurrente d'individus cagoulés, slogans ou pancartes contenant des propos haineux répréhensibles, ou négation de crimes contre l'humanité.