Marseille: la famille de Mohammed Bendriss va déposer des plaintes contre le RAID et la procureure

Deux mois après le début des émeutes qui ont frappé la France, la famille de Mohammed Bendriss porte plainte. Mohammed, c'est cet homme de 27 ans, mort après avoir reçu une balle de LBD lors des émeutes à Marseille dans la nuit du 1er juillet au 2 juillet.
Ses proches s’apprêtent à déposer quatre plaintes contre le RAID et contre la procureure de la ville. Ils reprochent d’une part à la hiérarchie du RAID d’avoir dissimulé une vidéo et l’utilisation d’armes illégales, et d’autre part à la procureure de Marseille des propos diffamatoires concernant Mohammed Bendriss et une violation du secret d’instruction.
Mohammed Bendriss avait été touché par une balle de LBD tirée par un policier du RAID depuis la tourelle d’un véhicule blindé. C’est à la suite de ce choc qu’il décédera un peu plus tard d’un arrêt cardiaque. La justice a pu l’établir notamment grâce à une vidéo tournée par une caméra située justement sur ce véhicule blindé.
Une utilisation d'armes non autorisées pour le maintien de l'ordre?
Une vidéo qui n’a été communiquée aux enquêteurs que trois semaines après les faits. C’est le motif d’une première plainte que la famille de Mohammed Bendriss et leur avocat, Arié Alimi, vont déposer.
“La hiérarchie du RAID savait que les policiers du RAID étaient impliqués dans la mort de Mohammed Bendriss, pratiquement dès le départ, et ne les a pas dénoncés aux autorités judiciaires alors qu’ils avaient l’obligation légale de le faire. C’est ce qu’on appelle une non-dénonciation de crime et évidemment, c’est passible de sanction et de poursuites pénales”, assure-t-il.
L’avocat de la famille annonce aussi son intention de porter plainte contre le RAID pour “utilisation d’armes illégales”, en particulier des munitions de type bean-bags, sous forme de sachets de billes en kevlar, non autorisées pour le maintien de l’ordre. Enfin, la famille souhaite aussi porter plainte contre la procureure de Marseille pour “diffamation” et “violation du secret d’instruction”.