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Police-Justice

Mort de Mohamed à Marseille: la famille a "une attente profonde de justice" selon leur avocat

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Tandis que deux policiers du RAID ont été relâchés mardi soir, trois autres sont toujours en garde à vue ce mercredi matin à Marseille, dans le cadre de l'enquête sur la mort de Mohamed, un homme de 27 ans qui circulait à scooter en marge des émeutes urbaines.

Trois policiers du RAID sont toujours en garde à vue ce mercredi 9 août au matin, dans le cadre d'une enquête sur la mort de Mohamed B., un jeune homme de 27 ans mort dans la nuit du 1er au 2 juillet à Marseille en marge des émeutes urbaines.

Mardi en fin de journée, deux de leurs collègues avaient été libérés de leur garde à vue, tandis que 15 autres policiers étaient également entendus comme témoins afin de comprendre les circonstances de la mort de Mohamed.

Le 4 juillet dernier, une information judiciaire avait été ouverte pour "coups mortels avec arme", confiée à l'IGPN, la police des polices. Fin juillet, ensuite, le parquet estimait "probable" que le décès du jeune homme ait été "causé par un choc violent au niveau du thorax causé par le tir d'un projectile de type Flash Ball" (LBD).

Des vidéos essentielles à l'enquête

Désormais, l'enquête se base notamment sur trois vidéos dont le recoupage aurait permis de remonter jusqu'à ces policiers de l'antenne marseillaise du RAID, d'après l'avocat de la famille de Mohamed, Me Arié Alimi. L'une de ces vidéos a été tournée par une riveraine, une autre provient d'un véhicule de la police et, enfin, la troisième est issue des caméras de vidéosurveillance d'un magasin qui donne sur la rue.

Selon Me Alimi, "il y a aujourd'hui beaucoup de dignité dans cette famille, mais surtout une attente profonde dans la justice". L'avocat explique que si les proches de Mohamed Bendriss se sentent "satisfaits" de voir l'enquête avancer, ils "ont envie de comprendre, de connaître la vérité et évidemment d'avoir des poursuites si les policiers ont été identifiés et qu'ils n'étaient pas dans un cadre légal pour tirer".

L'autopsie du corps de Mohamed avait mis en évidence deux impacts, dont un notamment au niveau du thorax, près du cœur de la victime. Des traces qui ressemblaient à celles laissées par un tir de LBD, les lanceurs de balles de défense utilisés par la police.

Le journal de 7h30 - 09/08
Le journal de 7h30 - 09/08
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"Il tenait le bas de son thorax"

C'est cet impact sur la poitrine qui avait probablement provoqué, d'après le parquet, le malaise cardiaque de ce père de famille de 27 ans, alors qu'il rentrait chez sa mère.

Son corps avait été retrouvé sans vie juste à côté du scooter sur lequel il circulait. "Pourquoi est-ce qu'une personne en scooter qui rentre chez sa mère, on lui tire dessus, à deux reprises?", questionne d'ailleurs Me Arié Alimi. La famille de Mohamed Bendriss clame que la victime ne participait pas aux émeutes.

“Il conduisait son scooter. Ensuite, il a lâché une main et il tenait le bas de son thorax. Il s’est précipité chez sa mère, il est descendu et c’est là qu’il est tombé par terre”, racontait sa femme sur RMC peu de temps après la mort de Mohamed Bendriss.

Martin Bourdin, Alexis Lalemant