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Police-Justice

Meurtre d'un Tunisien dans le Var: "La réponse pénale doit être implacable", réagit Retailleau

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau à l'hôtel Matignon. Paris (France), le 26 février 2025. (Photo d'illustration)

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau à l'hôtel Matignon. Paris (France), le 26 février 2025. (Photo d'illustration) - Ludovic MARIN / AFP

Un homme, de nationalité tunisienne, a été tué samedi dans la soirée à Puget-sur-Argens (Var) par l'un de ses voisins. Une seconde personne a été blessée. Un acte raciste dénoncé par Bruno Retailleau.

Un homme, de nationalité française, a tué samedi dans la soirée à Puget-sur-Argens (Var) l'un de ses voisins, de nationalité tunisienne, et en a blessé un autre, de nationalité turque, tout en postant des vidéos racistes, a indiqué dimanche le procureur de Draguignan.

Pour le ministre de l'Intérieur, le caractère raciste de cette attaque ne fait aucun doute: "samedi dans le Var, un Tunisien a été assassiné par son voisin. L’auteur a aussi blessé une personne de nationalité turque. L’enquête dira si le caractère raciste de ces actes est établi mais des vidéos publiées par l’auteur ne laissent aucun doute sur ce point".

Alertés par la compagne du suspect de 53 ans, les militaires de la gendarmerie nationale ont fait appel à l'antenne GIGN d'Orange pour interpeller, non loin de la commission des faits, le suspect, qui avait pris la fuite en voiture. Plusieurs armes ont été retrouvées dans son véhicule, "de type pistolet automatique, fusil à pompe et arme de poing", a précisé le magistrat, Pierre Couttenier.

Retailleau va rencontrer son homologue

"L'identité de la victime mortellement blessée, possiblement âgée de 35 ans, de nationalité tunisienne reste à confirmer. Quant à la victime blessée à la main, âgée de 25 ans, elle est de nationalité turque", a-t-il précisé. Celle-ci a été transportée à l'hôpital de la ville voisine de Fréjus. Selon une autre source, l'homme décédé a été atteint par cinq impacts de balle.

"Je me suis entretenu à l’instant avec l’ambassadeur de Tunisie en France pour dire ma compassion aux proches de la victime et ma solidarité à la communauté Tunisienne de France pour ce crime insupportable".

"Je m’entretiendrai dans la journée avec mon homologue tunisien", confie Bruno Retailleau.

"Réponse pénale implacable"

Adepte du tir sportif, le mis en cause a "diffusé avant et après son passage à l'acte deux vidéos sur son compte d'un réseau social au contenu raciste et haineux", a indiqué le procureur de la République dans son communiqué, précisant à l'AFP qu'il est de nationalité française. Il a été placé en garde à vue.

"Une procédure d'enquête de flagrance des chefs de meurtre commis en raison de l'appartenance ou de la non appartenance, vraie ou supposée de la victime à une ethnie, une nation, une prétendue race ou religion déterminée commis en concomitance avec un autre crime et de tentative de meurtre commis en raison de l'appartenance ou de la non appartenance, vraie ou supposée de la victime à une ethnie, une nation, une prétendue race ou religion déterminée commis en concomitance" a été ouverte, a précisé le magistrat. L'enquête a été confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie de Draguignan.

"Le racisme doit être sévèrement puni. Quand il conduit à cette sauvagerie, la réponse pénale doit être implacable", affirme le ministre de l'Intérieur.

Critiqué pour son manque de position après l'attaque au couteau dans une mosquée du Gard il y a plus d'un mois, Bruno Retailleau s'était rendu sur place le 27 avril pour apporter son soutien et rencontrer la communauté musulmane. Différentes personnalités avaient dénoncé son manque de réaction après ce meurtre dont le caractère islamophobe s'est rapidement dessiné. Le parquet de Nîmes a dit retenir le caractère raciste de l’homicide. Une information judiciaire "pour meurtre aggravé par la préméditation et par la circonstance de commission en raison de la race ou de la religion" a été ouverte sur cette affaire.

SG avec AFP