"Qu'il parte": après les débordements en marge du sacre du PSG, le RN et LFI taclent Bruno Retailleau

Deux nuits de débordements. Le sacre du PSG en Ligue des champions a été entaché de violences en marge de la victoire des Parisiens contre l'Inter Milan. Après le match dans la nuit de samedi à dimanche aux abords des Champs-Elysées mais également cette nuit après les célébrations. Des débordements ont eu lieu à Paris notamment aux abords du Parc des Princes où les joueurs, de retour de Munich, étaient venus présenter le trophée aux supporters.
Pillages de magasins, vitrines brisées, des centaines de voitures brûlées, des tensions avec les forces de l'ordre, en tout, 79 personnes ont été interpellées à Paris dans la nuit de dimanche a annoncé la préfecture lundi. La veille, ce sont 491 personnes qui avaient été interpellées.
Le président de la République Emmanuel Macron avait déjà condamné des incidents "inacceptables", lors de la réception des joueurs dimanche soir à l'Élysée, tandis que l'opposition cible le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau et déplore l'échec du maintien de l'ordre.
"À quoi cela sert d'avoir Bruno Retailleau si la situation est pire?"
Le porte-parole du RN Philippe Ballard l'accuse sur RMC d'avoir déployé des moyens de maintien de l'ordre sous-dimensionné: "Ce sont ces racailles qui viennent en grande partie des cités et le dispositif était de 5400 policiers et gendarmes sauf que pour un Nouvel An, il y a 10.000 forces de l'ordre dans la capitale. Anticiper aurait déjà été une bonne chose".
Le président du RN Jordan Bardella a évoqué un "fiasco": "À quoi cela sert d'avoir Bruno Retailleau si la situation est pire?", interroge de son côté Sébastien Chenu sur RTL.
"Il ne peut pas y avoir de policiers à chaque carrefour", répond Bruno Retailleau et dénonce des "barbares" dans les rues du pays. Mais pour l'Insoumis Hadrien Clouet, le ministre de l'Intérieur se défausse plus qu'il ne se défend: "Il emploie un vocabulaire de choc des civilisations mais il n'y a pas de barbare en France, ça n'existe pas. Je l'invite à ne pas chercher de responsabilités ailleurs que dans son ministère et ses consignes".
"Lorsqu'on tient un ministère, on en assume les responsabilités. S'il estime qu'il n'a pas su le faire, qu'il parte", poursuit l'élu.
"Bruno Retailleau organise le chaos à coup de gaz lacrymogènes aux Champs-Élysées. Le barbare, c’est lui", avait dénoncé dans la nuit de samedi à dimanche le député de La France insoumise Antoine Léaument.
"Face à des hordes, des sauvages, c'est difficile"
Dans le camp de Bruno Retailleau on évoque des débordements presque impossible à éviter: "Il y avait 5.400 policiers mais était-ce suffisant?", s'interroge ce lundi sur RMC Story Jeanne d'Hauteserre, la maire LR du 8e arrondissement de Paris où se trouvent les Champs-Elysées. "On peut en mettre 10.000 mais face à des hordes, des sauvages, c'est difficile", défend-elle, évoquant "toujours la même population qui se déplace pour en découdre".
"Ce n'est pas un problème policier et sécuritaire, on aurait rajouté 2000 policiers ça aurait été la même chose", abonde le secrétaire général du syndicat des commissaires de police Frédéric Lauze, qui appelle à la mise en place de moyens juridiques "pour permettre aux policiers d'intervenir davantage de façon préventive".