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Meurtre dans une mosquée du Gard: fortes tensions à l'Assemblée entre la gauche et Bruno Retailleau

Séance à l'Assemblée nationale, le 1er avril 2025 à Paris

Séance à l'Assemblée nationale, le 1er avril 2025 à Paris - Anne-Christine POUJOULAT © 2019 AFP

La gauche a demandé au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau de démissionner, après la mort d'un fidèle dans une mosquée du Gard en fin de semaine dernière. Elle accuse le ministre d'avoir tardé à réagir. La polémique s'est même invitée à l'Assemblée mardi avec une minute de silence finalement observée dans l'hémicycle.

La polémique politique ne redescend pas cinq jours après le meurtre d'un fidèle, Aboubakar Cissé, à la mosquée d'Alès. La gauche accuse le gouvernement d'avoir traîné à réagir et reproche en particulier au ministre de l'Intérieur de ne pas s'être rendu sur les lieux du drame, mais seulement à la préfecture.

Une partie de la classe politique pointe un "deux poids deux mesure" par rapport à d'autres drames qui par le passé ont pu toucher des fidèles d'autres religions.

Une polémique qui s'est invitée mardi à l'Assemblée nationale où une minute de silence a fini par être observée. Un hommage d'abord refusé, mais finalement députés et ministres étaient tous debout dans l'hémicycle.

Soixante petites secondes d'unité, ce qui n'a pas empêché la colère de la gauche comme l'insoumis Abdelkader Lahmar.

“A la sidération de cet assassinat, s’ajoute l’injustice d’une République silencieuse où la demande d’une simple minute de silence est décrite comme une instrumentalisation politique. L’injustice d’un gouvernement qui a mis plus de 48 heures à réagir”, assure-t-il.

Retailleau accuse LFI d'"hystériser le débat politique"

L'écologiste Sabrina Sebahi, en contact avec la famille de la victime, cible, elle particulièrement, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. “Lorsque vous avez enfin pris la parole, vous n’avez même pas été capable de prononcer son nom. La seule issue décente monsieur Retailleau, c’est votre démission. Allez-vous-en!”, lui a-t-elle lancé.

Ce à quoi le ministre de l’Intérieur a répondu:

“C’est vous qui avez l’indignation sélective. Lorsque dans une église il y a quelques années, il y avait eu trois morts, avez-vous parlé de christianophobie? Non. Vous voulez comme à votre habitude hystériser le débat politique”.

L'entourage de Bruno Retailleau qui se justifie aussi de ne pas avoir pris contact avec la famille d'Aboubakar Cissé."Nous sommes le ministère de l'Intérieur. Pas le ministère des victimes".

Cyprien Pézeril avec Guillaume Descours