“On devient un peu parano”: l’inquiétude gagne les agents pénitentiaires après les attaques de prison

Véhicules brûlés sur un parking de la prison de Tarascon, hall d'immeuble incendié en région parisienne… Avec les dernières attaques qui ont visé les prisons et les domiciles de certains agents depuis ce week-end, le monde pénitentiaire s’inquiète.
Les agents, en première ligne, redoutent à chaque instant d’être à leur tour la cible d’une attaque. En région parisienne, tous ont accentué leurs mesures de précautions pour se protéger eux et leur famille. C’est le cas de deux agents qui travaillent en région parisienne, que RMC a rencontré.
“Quand on touche à notre domicile, ça devient très grave"
Toujours en tenue civile, Edouard sort de la prison et s’engouffre aussitôt dans sa voiture, protégé par des vitres intégralement teintées. Tous les jours, il escorte des détenus. Alors, quand il rentre chez lui, il redouble désormais de vigilance pour protéger sa famille.
“Je fais attention de ne pas être suivi, je vérifie que personne ne nous regarde à la sortie de l’établissement… Aujourd’hui, on devient un peu paranoïaque”, assure Édouard au micro de RMC.
Même précaution pour Anthony, son collègue, surveillant depuis 10 ans. Ses proches n’ont jamais été aussi inquiets: "Ma mère m’appelle à chaque fois que je sors du travail pour savoir si je suis bien rentré. Le danger, il existait déjà, sauf que désormais, avec l’explosion du niveau de violence, on constate que plus personne n’a peur de passer à l’acte."
Anthony poursuit: "Quand on touche à notre domicile, ça devient très très très grave. Ils arrivent à savoir où est-ce qu’on habite, combien on a d’enfants, de voiture… La seule chose qui pourrait me faire arrêter cette profession, c’est si ça impacte mes enfants. Je n’aurais pas d’autres choix que d’arrêter à ce moment-là".
Comme lui, Édouard s’interroge. Si les attaques contre leurs collègues se multiplient, tous deux admettent qu’ils pourraient quitter la profession. Un dilemme douloureux, partagé par de plus en plus d’agents sur le terrain.
Les auteurs seront "retrouvés, jugés et punis", promet Macron
Les personnels pénitentiaires font un métier dangereux, un métier à risque", a convenu chez nos confrères de BFMTV Sébastien Cauwel, le directeur de l'administration pénitentiaire, apportant son "soutien" aux agents visés et à l'ensemble des personnels des prisons.
Toutes les pistes sont explorées dans le cadre de cette enquête, y compris celle d'une manipulation venue de l'étranger, selon une source policière. Sur le réseau social X, le président Emmanuel Macron a promis que ceux qui "cherchent à intimider" les agents pénitentiaires et "s'attaquent avec une violence inadmissible" aux prisons seraient "retrouvés, jugés et punis.