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"On ne sait pas si ça va s’apaiser, ni comment": le témoignage d'un policier sur les violences

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Dans "Apolline Matin" ce jeudi sur RMC et RMC Story, un policier engagé sur le terrain dans la nuit en Ile-de-France a livré son témoignage sur les violences urbaines.

Nouvelle nuit de violences en région parisienne et dans de nombreuses villes françaises, de Rouen à Villeurbanne, après la mort du jeune Nahel (17 ans) à Nanterre ce mardi. Membre de la brigade anti-criminalité, Nicolas était sur le terrain dans la nuit de mercredi à jeudi. Il témoigne sur RMC, dans "Apolline Matin".

"J’étais engagé sur l’Ile-de-France, raconte ce policier. J’ai vécu les gilets jaunes, les manifestations sur la loi Travail, plusieurs violences urbaines… Là, on n’avait même plus l’impression d’être en France. Ce ne sont pas les images qu’on a l’habitude de voir. D’habitude, on va avoir un appel pour du renfort et les collègues vont arriver très rapidement, parce que ça va partir sur une ou deux villes. Mais là, c’était sur tout le département, on a été vite débordé. On a réussi à tenir comme on a pu. On a vu les pompiers être pris à partie à quasiment chaque déplacement."

"On a eu un premier ordre de ne pas faire de patrouille au sein même des différentes cités, ajoute Nicolas. Ça pouvait se comprendre, pour ne pas venir provoquer. En revanche, quand on a des appels pour des feux en plein milieu des rues, forcément on va y aller, parce que ça risque de se propager. Quand les pompiers sont pris à partie, on y va aussi. Au bout d’un moment, les pompiers n’y allaient plus, sauf si ça risquait de se propager. (…) On a constaté aussi des pillages, mais c’est du matériel. Je n’allais mettre en danger des collègues et des amis pour aller sauver du matériel qui sera remboursé par les assurances. S’il n’y avait aucun risque humain, on laissait."

"Le problème, c’est que personne n’appelle réellement au calme"

Selon ce policier, les propos de certains représentants politiques et du président de la République, Emmanuel Macron, ne sont pas de nature à apaiser la situation. "Le problème, c’est que personne n’appelle réellement au calme. Quand on a un président qui bafoue la présomption d’innocence et qui va remettre de l’huile sur le feu, ça ne peut pas s’apaiser. On en a discuté avec les collègues à la fin de la nuit, on ne sait pas si ça va s’apaiser, ni comment."

LP