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Police-Justice

Petit-neveu de Brigitte Macron: procès renvoyé, les prévenus en détention provisoire

Leur procès est renvoyé au 5 juin (image d'illustration)

Leur procès est renvoyé au 5 juin (image d'illustration) - Damien Meyer-AFP

Le procès de trois hommes, suspectés d'avoir agressé le petit-neveu de Brigitte Macron lundi, a été renvoyé au 5 juin. Ils ont demandé un délai pour préparer leur défense. Ils seront jugés pour violences en réunion, et l'un d'eux pour port d'arme. Les trois sont récidivistes pour des faits identiques ou similaires.

Les trois hommes soupçonnés d'avoir agressé lundi le petit-neveu de Brigitte Macron, Jean-Baptiste Trogneux, en marge d'une manifestation non-déclarée contre la réforme des retraites, ont été placés en détention provisoire jusqu'à leur procès, renvoyé mercredi au 5 juin.

Âgés de 20, 22 et 34 ans, ils devaient initialement être jugés à Amiens en comparution immédiate, notamment pour violences en réunion, mais leurs avocats ont demandé plus de temps pour assurer leur défense. L'un d'eux sera aussi jugé pour port d'arme.

Le procureur, Jean-Philippe Vicentini, a requis et obtenu leur placement en détention provisoire, en raison, selon le président du tribunal, "du risque de réitération des faits".

Des récidivistes

Une adolescente de 16 ans, également poursuivie dans cette affaire, doit être présentée à un juge des enfants.

Les trois prévenus, déjà condamnés dans le passé pour des violences et des agressions, présentent des profils de marginaux.

Adrien F. lui se dit journaliste indépendant sur Tiktok, il cherche du boulot, mais n’en trouve pas à cause d’une forme de dyslexie, selon son avocat. L’homme est connu de la justice pour des faits de violence avec arme.

"Il ne va pas récidiver. Il est loin d’être imbécile, il sera chez ses parents, il a des ressources, il est journaliste indépendant, n’a aucune opinion politique, c’est quelqu’un qui cherche du boulot mais qui souffre d’une forme de dyslexie. En attendant le risque de réitération est nul, calmez-vous", a plaidé son avocat.

Il ajoute: "On lui reproche une gifle, mais il faut voir les vidéos qui ont été faites. Il reste quoi? Il est incriminé par personne, on dit qu’il est revenu mettre une gifle mais il dit que non. Rien ne motive son placement en détention provisoire."

L'un déjà condamné pour viol

Les deux autres profils sont plus fragiles. Florian C. lui aussi est récidiviste, il est connu de la justice pour des faits de violences. Il a également eu peine de 18 mois de prison avec sursis en 2022 pour viol et agressions sexuelles sur mineur de 15 ans. Il est reconnu travailleur handicapé, pour illettrisme.

"En 15 secondes, on se rend compte qu'il faut une expertise psychiatrique", a déclaré à l'audience l'avocat de Yoan L., Me Ibrahima Ndiaye.

Pour le procureur de la République d'Amiens, Jean-Philippe Vicentini, "c'est l'affaire de la honte". "En mai 2023, un chef d’entreprise va se faire rouer de coups en raison du nom qu’il porte et ça commence par un appel à manifestation d’un certain Tarzan sur les réseaux sociaux, qui n’est pas déclarée et qui rassemble 20 personnes. Alors ces personnes en manque d’adrénaline essaient de casser", ajoute-t-il.

"Il faut cesser le bal des hypocrites"

Il indique vouloir faire passer trois messages. "La loi s’appliquera partout, pour tous et pour tout", "les magistrats déféreront les individus qui s’en prennent aux secours, aux élus, aux personnes victimes de dégradation lors de manifestations" et "il faut cesser d’urgence le bal des hypocrites. Ceux qui le matin jurent qu'ils sont contre les violences mais depuis des semaines, se taisent et restent dans le silence. Ce sont ceux qui allument des mèches, de véritables bombes à retardement. Ce n’est pas un hasard s'ils sont tous les trois des récidivistes".

Huit personnes avaient été interpellées dans ce dossier et quatre ont été relâchées mardi soir à l'issue de leur garde à vue. Dès la révélation des faits, des voix à gauche comme à droite se sont alarmés de la violence du débat politique, Emmanuel Macron dénonçant depuis Reyjkavik, "des actes insupportables et inqualifiables".

AB avec AFP