Plainte pour "suicide forcé": une information judiciaire va être ouverte à Toulon
Nous vous en parlions sur RMC ce jeudi matin: après un revirement de situation, la premier plainte française pour "suicide forcé", après la mort d'Odile en janvier 2021 dans le Var, selon nos informations, Bernard Marchal, le procureur de la République du Tribunal Judiciaire de Toulon, demande l'ouverture d'une information judiciaire dans cette affaire.
Le 1er janvier 2021, Odile est retrouvée inanimée sur une plage de Toulon. Dans la nuit, la cinquantenaire a ingéré des médicaments avant de s’endormir sur le sable. Elle sera transportée le lendemain matin en état d’hypothermie à l’hôpital où elle mourra dans la journée.
Pour sa sœur Fadila, il n’y a pas de doute: son passage à l’acte est la cause des violences psychologiques exercées par son ancien mari. "Je suis convaincue à 200 % de sa responsabilité", expliquait-elle sur RMC, en juillet dernier.
En droit français, "le suicide forcé" est une circonstance aggravante au délit de "harcèlement moral" depuis juillet 2020.
D’après Yael Mellul, ancienne avocate spécialiste des violences conjugales, en 2018, 217 femmes ont été poussées au suicide. Soit presque deux fois plus que le nombre de féminicides cette même année.
"Il a pris le contrôle de sa vie"
Sur RMC, Fadila avait confié la descente aux enfers de sa soeur. Odile a rencontré son époux en 2010 sur un site de rencontre chrétien. Très vite, l’homme, sans emploi, s’installe chez elle et l’éloigne peu à peu de ses proches.
"Avant, c’était une femme indépendante, très joyeuse. Quand elle a rencontré ce monsieur, très rapidement, il a pris le contrôle de sa vie, raconte Fadila. J’ai eu beaucoup de mal à garder de lien avec elle, j’ai essayé mais elle ne répondait plus au téléphone. Elle a disparu."