RMC
Police-Justice

Inéligibilité de Marine Le Pen: le Premier ministre François Bayrou "troublé" selon son entourage

placeholder video
Les réactions pleuvent sur les réseaux sociaux après l'annonce de la peine de 5 ans d'inéligibilité de Marine Le Pen. Le Premier ministre est "troublé" selon l'entourage de François Bayrou.

Alors que le tribunal de Paris a prononcé lundi une peine inéligibilité à l'encontre de Marine Le Pen pendant cinq ans, avec quatre ans de prison dont deux ferme, les réactions des politiques pleuvent sur les réseaux sociaux.

La peine, couplée d'une exécution provisoire, l'empêche de se présenter à l'élection présidentielle de 2027. Douze assistants ont aussi été déclarés coupables de recel.

François Bayrou a été "troublé par l'énoncé du jugement" de cinq ans d'inéligibilité avec effet immédiat à l'encontre de la cheffe de file du Rassemblement national Marine Le Pen, a rapporté lundi à l'AFP l'entourage du Premier ministre, confirmant une information du Parisien. Le chef du gouvernement n'entend toutefois faire "aucun commentaire sur une décision de justice", a précisé son entourage à l'AFP.

"La démocratie exécutée"

"Aujourd'hui, ce n'est pas seulement Marine Le Pen qui est injustement condamnée : c'est la démocratie française qui est exécutée", a dénoncé lundi le président du RN, Jordan Bardella, après la condamnation à cinq ans d'inéligibilité avec effet immédiat de la députée du Pas-de-Calais.

Jordan Bardella a rejoint Marine Le Pen au siège parisien du Rassemblement national, ont constaté des journalistes de l'AFP.

De son côté, Eric Ciotti (UDR) a dénoncé une "cabale judiciaire indigne" qui "confisque le destin démocratique de notre nation" après la condamnation lundi de Marine Le Pen à une peine inéligibilité avec exécution immédiate.

La nièce de Marine Le Pen, Marion Maréchal Le Pen, estime, elle, que la "seule culpabilité" de sa tante est de mener "notre camp sur le chemin de la victoire", écrit-elle.

"La France est-elle encore une démocratie", s'est indigné sur X l'allié de la cheffe de file des députés RN. "C'est un système de captation du pouvoir qui écarte systématiquement tout candidat trop à droite en mesure de gagner, de François Fillon à Marine Le Pen", a-t-il ajouté.

Eric Zemmour (Reconquête) s'est aussi exprimé sur X : "Ce n'est pas aux juges de décider pour qui doit voter le peuple. Quels que soient nos désaccords, Marine Le Pen est légitime pour se présenter devant le suffrage".

"Fillon en 2017, la Roumanie il y a quelques semaines, et maintenant l'inéligibilité de Marine Le Pen pour 2027: le deux poids, deux mesures du gouvernement des juges entrave la souveraineté populaire et sape nos démocraties", s'indigne quant à lui Nicolas Dupont-Aignan.

"Elle doit payer sa peine"

A gauche de l'échéquier politique, les réactions sont toutes autres. Pour Marine Tondelier (Les Écologistes), Marine Le Pen "doit payer sa peine" car "elle est une "justiciable comme les autres. "La justice est la même pour tout le monde", a-t-elle déclaré.

Jean-Luc Mélenchon affirme que "la décision de destituer un élu devrait revenir au peuple" :

"La justice est la justice. 'Selon que vous serez puissant ou misérable' comme écrivait La Fontaine, elle doit être la même pour tous. D'autant que Mme Le Pen est une responsable politique qui exige plus de fermeté de la part de la justice", a quant à lui réagit Fabien Roussel (PCF).

Dans un communiqué, Manuel Bompard (LFI) s'est exprimé : "Nous prenons acte de cette décision de justice, même si nous refusons par principe que le recours soit impossible pour un justiciable quel qu'il soit (...) Nous combattons (le RN) dans les urnes comme dans la rue" et "nous le battrons aussi demain dans les urnes quel que soit son ou sa candidate".

"Je suis Marine"

Les réactions n'ont également pas tardé à l'international. Peu après l'annonce de la décision, le Kremlin a déploré une "violation des normes démocratiques".

De son côté, le Hongrois, Viktor Orban a lui écrit "Je suis Marine!" Sur X, en reprenant le hashtag de ses soutiens, qui circulent depuis le début de la journée.

Geert Wilders, homme politique néerlandais dirigeant du parti d'extrême droite Parti pour la Liberté, se dit quant à lui "choqué" par une décision "incroyablement sévère" contre Marine Le Pen.

"Je suis convaincu qu'elle gagnera son appel et deviendra présidente de la République française", tweet-t-il.

LAM avec AFP