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Procès des attentats de Charlie Hebdo: "Il y avait partout des éclats d’os", se rappelle la dessinatrice Coco

Lors de la 5ème journée au procès des attentats de janvier 2015, les témoins directs ont fait plonger la salle d'audience dans l'horreur de l'attaque de Charlie Hebdo.

Cinquième jour du procès des attaques janvier 2015. Mardi ont défilé à la barre les témoins directs et non blessés de l’attaque de Charlie Hebdo. Très émue, c'est la dessinatrice Coco qui a le plus marqué l'assemblée. 

C'est elle qui a fait le code d'entrée de l'immeuble pour permettre aux terroristes d'entrer dans l'immeuble de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015. Elle était sous la menace des kalachnikovs des frères Kouachi.

“Les terroristes cherchaient Charlie Hebdo. On veut Charb”, raconte la dessinatrice Coco à la barre. Sous la menace, elle tape le code d’entrée de la porte de la rédaction. 

“Je les sentais approcher de leur but, je sentais leur excitation”, raconte-t-elle. 

Témoignage de l'horreur

Coco se cache, entends les tirs et découvre le carnage. “Les jambes de Cabu et Charb étaient étendues dans le sang”, décrit-elle, évoquant son sentiment de culpabilité avant de vite se reprendre. “Les coupables, je les avais en face de moi le 7 janvier”, assure-t-elle. 

Autre face à face avec les terroristes celui de Sigolène Vinson. Elle rampe pour fuir les tirs, l’un des frères pointe son arme sur elle. 

“A cet instant J’avais accepté de mourir”, mais ils l’épargnent. “On ne tue pas les femmes”, lui lance un des terroristes. 

“Il y avait partout des éclats d’os qui brillaient et des morceaux de cervelle”, se rappelle-t-elle. Quelques instants avant, c’était de l’intelligence, de l’humanisme et tout ça, c’était par terre”, dit-elle.

Jean-Baptiste Bourgeon avec Guillaume Descours