Rôle de l'armée, périmètres... Les points encore à trancher pour la sécurité des JO de Paris 2024

La Première ministre Elisabeth Borne réunit ce vendredi après-midi, à 16h30, un comité interministériel consacré aux Jeux olympiques de Paris en 2024. Une réunion largement consacrée à la question de la sécurité. Une semaine après l'attentat d'Arras, la menace terroriste plane plus que jamais sur l'organisation de ces Jeux.
Jusqu'au sommet de l'exécutif, le sentiment est passé de la prudence à l'inquiétude. Un membre de la majorité qui suit de près le dossier des Jeux résume la situation: "Quand on évoquait le risque terroriste, on le pensait derrière nous. Là, la pression est maximale".
D'autant que la sécurité des Jeux est un dossier tentaculaire, entre la protection des sites d'épreuves, le village olympique, les lieux de festivités un peu partout en France... et évidemment la cérémonie d'ouverture en plein Paris.
L'armée mobilisée face au manque d'agents de sécurité privés?
Avec les tensions au Proche-Orient, la mobilisation de l'armée pour compléter le dispositif de sécurité fait de plus en plus consensus au sein du gouvernement, même si rien n'est encore tranché. Cette mobilisation de l'armée permettrait de pallier le manque d'agents de sécurité privée, car il en manque toujours plusieurs milliers. Mais pas seulement. Un ministre en pointe sur l'organisation des Jeux l'admet: "Cela pourra aussi rassurer les délégations et supporters qui viendront à Paris". La décision devrait être entérinée d'ici la fin de l'année.
Pour autant, le risque terroriste était déjà largement pris en compte, bien avant l'attentat d'Arras, explique le ministère de l'Intérieur. Chaque jour, 30.000 policiers et gendarmes vont être mobilisés, et 10.000 agents de la mission Sentinelle. Alors, la marge de progression du dispositif est assez limitée.
Quels périmètres de sécurité aux abords des sites et quelle cohabitation avec les habitants?
Ce comité interministériel doit se pencher en particulier sur les périmètres de sécurité autour des zones de compétition. Par exemple, autour de la place de la Concorde à Paris, du Stade de France à Saint-Denis ou du stade Pierre-Mauroy à Lille.
Le comité doit trancher plusieurs points. A partir de quelle distance les premiers contrôles de sécurité ont-ils lieu? Faut-il présenter un billet dès le premier point de contrôle, ou une simple palpation suffit-elle? Et quels dispositifs pour les riverains ou les commerçants qui se retrouveront dans ces périmètres de sécurité?
Après les décisions de ce vendredi, il est prévu un mois de concertation avec les élus locaux pour optimiser la mise en place du dispositif. Une grande campagne de communication est prévue à partir de la fin du mois de novembre pour sensibiliser les habitants et les commerces concernés, pour qu'ils ne soient pas pris au dépourvu à l'approche des Jeux.
En tout cas, pour le gouvernement, comme pour le comité d'organisation des Jeux, pas question de renoncer à la cérémonie d'ouverture le long de la Seine. Le patron de Paris 2024 Tony Estanguet est catégorique: "Il n'y a pas d'autre alternative".