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Sabotages de réseaux de fibre optique: "C'est très théorisé dans la nébuleuse de l’ultragauche"

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Trois jours après des lignes TGV de la SNCF, ce sont les réseaux de fibre optique de plusieurs opérateurs français qui ont été visés dans la nuit de dimanche à lundi par des actes de "sabotage nocturne". Des actes de malveillance qui se produisent pendant les JO 2024.

Alors que des lignes SNCF ont été visées par des sabotages vendredi dernier, des réseaux de fibre optique ont été détériorés dans la nuit de dimanche à lundi. Des actes de malveillance en pleine nuit qui ont touché les installations de SFR et impacté des opérateurs comme Free, notamment, dans six départements: les Bouches-du-Rhône, l'Aude, l'Oise, l'Hérault, la Meuse et la Drôme, selon une source policière.

La procureure de Paris Laure Beccuau a annoncé dans l'après-midi l'ouverture d'une enquête par la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco) pour "détérioration de biens de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation, atteintes à un système de traitement automatisé de données en bande organisée et association de malfaiteurs". Les investigations ont été confiées à la sous-direction anti-terroriste (SDAT) de la police judiciaire et à la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN).

Parmi les pistes explorées, celle menant à l’ultragauche. En effet, selon Eric Delbecque, expert en sécurité intérieure, invité ce mardi matin sur RMC, ce type de sabotages ressemble à ce que pratiquent les militants d’ultragauche.

“Les méthodes ressemblent à ce que pratiquent d'habitude des gens d’ultragauche. Et puis, tout ça été théorisé. C’est-à-dire que les sabotages du rail comme le sabotage des antennes 5G et de télécommunication sont très documentés, très théorisés dans cette nébuleuse de l’ultragauche”, explique-t-il.

Une professionalisation des modes opératoires

Ces actes n'ont fait l'objet d'aucune revendication à ce stade, selon une source proche du dossier. Mais pour Eric Delbecque, cela correspond aux cibles visées par l’ultragauche.

“Il y a toute une théorisation qui dit que ce sont des points névralgiques du capitalisme et qu’il faut les abattre. Et puis deuxièmement, il y a dans cette galaxie, ceux qui sont les plus anticapitalistes, écologistes radicaux, qui veulent absolument avoir des actions technophobes parce que la technologie serait à l’origine de la surveillance de masse numérique et que c’est un soutien de la galaxie capitaliste”, pointe-t-il.

Ce qui frappe, tant pour les sabotages de lignes SNCF que pour ceux de fibre optique, c’est la coordination entre les actions, dans plusieurs départements. Mais ce n’est pas vraiment étonnant selon cet expert en sécurité intérieure. “Depuis quelques années, il y a une professionnalisation à la fois des modes opératoires et de la capacité de se coordonner à plusieurs endroits”, assure-t-il.

Guillaume Descours Journaliste RMC