Tiktok assigné en justice après le suicide de Charlize, 15 ans: "L'algorithme peut être destructeur"

Sept familles françaises assignent le réseau social Tiktok en justice pour avoir exposé leurs enfants à des contenus dangereux. Réunies en collectif, elles souhaitent faire reconnaître la responsabilité du réseau social dans la dégradation de l’état de santé mentale et physique de leurs adolescentes.
Deux d'entre elles ont mis fin à leurs jours alors qu'elles avaient 15 ans. C’est le cas de Charlize, qui s'est donnée la mort le 22 novembre 2023, après trois tentatives de suicide. Sa mère, Delphine, témoigne au micro de RMC. Selon elle, Tiktok est en partie responsable.
Le cauchemar de Charlize commence en cinquième. Victime de harcèlement, elle se réfugie dans Tiktok. Un refuge qui, selon sa mère, Delphine, la pousse à la scarification, puis au suicide fin 2023.
"Le lendemain de sa mort, en parlant avec ses amis, ils nous ont montré une vidéo qu'elle avait repostée, qui disait ‘La nuit porte conseil, moi elle m'a conseillé de prendre un tabouret, une corde’. Et voilà... Elle s'est donné la mort de cette manière", confie-t-elle.
Un "algorithme destructeur"
En regardant son Tiktok, c'est la douche froide... Ses parents découvrent des centaines de vidéos similaires. Toutes encouragent le suicide et l'automutilation. "On pensait que c'était simplement des vidéos où on faisait du playback sur des musiques en dansant, et au final, elle a été submergée de contenus comme ça. Il n'y avait aucun moyen qu'elle s'en sorte. Elle n'allait pas bien, certes, mais ça ne l'a pas aidée à se relever", ajoute-t-elle.
Depuis, Delphine se démène pour que l'application reconnaisse ses torts.
"Leur algorithme peut être destructeur. Il ne faut plus que ces contenus puissent être publiés. Si on arrive à faire changer les choses, ce sera une victoire. Pour Charlize, qui n'est plus là, mais aussi pour les autres enfants qui sont vivants mais qui ne vont pas bien à cause de Tiktok", appuie cette mère.
"On ne pourra pas revenir en arrière", conclut Delphine. Mais selon elle, il est encore possible d'éviter cette "spirale infernale" à d'autres, en modérant mieux les contenus.