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Violences dans les manifestations: "Il faut conserver les Brav-M", défend Sébastien Chenu

Les critiques se cristallisent sur les Brav-M, ces unités de police mobiles accusées de violences envers les manifestants contre la réforme des retraites. Mais pour le vice-président de l'Assemblée nationale Sébastien Chenu, invité des "Grandes Gueules" ce mercredi sur RMC et RMC Story, ces unités sont essentielles.

Pointées du doigt pour leur répression du mouvement social contre la réforme des retraites, les Brav-M (Brigade de répression de l'action violente motorisée) sont dans le viseur des manifestants et de nombreuses associations et syndicats. Le 20 mars dernier, c'est l'un de ses policiers, reconnaissable à son casque de moto, qui a été filmé à Paris assénant un violent coup de poing à un homme qui reculait, ne présentant a priori pas de menace directe. Le même soir, d'autres policiers d'une Brav-M ont été enregistrés en train de proférer de nombreuses menaces et insultes à un groupe de manifestants qu'ils contrôlaient. "Je peux te dire qu’on en a cassé, des coudes et des gueules mais toi, je t’aurais bien pété tes jambes", peut-on notamment entendre dans un enregistrement que s'est procuré Le Monde.

Un enregistrement qui a choqué même en plus haut lieu. "Je suis extrêmement choqué. Nous soutenons les policiers mais nous exigeons en contrepartie d’eux une déontologie qui soit irréprochable", a assuré sur France 5 le préfet de police de Paris Laurent Nuñez.

Sur le site de l'Assemblée nationale, une pétition appelant à la dissolution des Brav-M a déjà recueilli 172.000 signatures. Si elle dépasse les 500.000 signataires, issus de 30 départements au moins, cette pétition pourrait être au cœur d’un débat entre députés, selon le règlement de l’Assemblée.

"Je n'excuse aucune dérive"

Invité des "Grandes Gueules" ce vendredi sur RMC et RMC Story, le député du Rassemblement national et vice-président de l'Assemblée nationale Sébastien Chenu a de son côté réaffirmé son soutien aux policiers s'opposant à une dissolution des Brav-M. "Il faut les conserver", a-t-il assuré sur le plateau, avant de vanter la probité des fonctionnaires de police.

"La police, c'est le corps de fonctionnaires qui est le plus contrôlé et le plus sanctionné. Et tant mieux. Il faut être extrêmement dur avec un policier qui n'est pas dans le cadre républicain. Je les soutiens, ils subissent beaucoup, je n'excuse aucune dérive mais je sais que globalement, ils sont fatigués et font malgré tout très bien leur métier", a poursuivi Sébastien Chenu

L'extrême gauche qui "pourrit tout"

"On ne peut pas faire porter de responsabilités aux policiers. On ne peut pas demander aux policiers de canaliser la crise sociale", estime l'élu qui juge que c'est l'extrême gauche qui "pourrit tout" et "casse tout". "Ils ont pourri et ruiné les manifestations des "gilets jaunes" par leur comportement, ils ont pourri le débat à l'Assemblée sur la réforme des retraites. On n'a pas pu voter parce qu'ils ont tout saturé d'amendements débiles. Cette extrême gauche, qui abîme le mouvement social, donne des coups de boutoir dans les institutions", assure Sébastien Chenu.

En attendant une éventuelle dissolution des Brav-M, la contestation sociale se poursuit. Après la 10e journée de mobilisation mardi, les syndicats ont fixé un nouveau rendez-vous aux manifestants et opposants à la réforme des retraites. Ce sera jeudi prochain, le 6 avril.

G.D.