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14-Juillet: l'absence de prise de parole d'Emmanuel Macron divise la majorité

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Emmanuel Macron ne s’exprimera pas pour la fête nationale du 14-Juillet. Une prise de parole pourtant attendue, même dans son camp.

"Le 14 juillet, c’est sacralisé, c’est important pour les Français": cette petite phrase d'un ministre qui jugeait "utile" une allocution ou une interview d'Emmanuel Macron, en marge de la fête nationale, montre l'état d'esprit contrasté au sein de la majorité présidentielle, surtout dans le contexte, après les émeutes que le pays a traversées. Un conseiller ministériel regrette, pour sa part, une parole qui aurait été "la bienvenue".

"On sort d’événements marquants. Alors rappeler les valeurs républicaines, jour de la fête nationale, c’était symbolique", explique-t-il.

Le symbole, c’est pourtant le président lui-même qui se l’était fixé. Juste après la séquence des retraites, il avait fixé le cap des 100 jours d’apaisement et donné rendez-vous le 14 juillet pour "faire un premier bilan". Désormais, il s’évertue - et son entourage avec – à dire qu’il avait promis de s’exprimer non pas "le 14 juillet" mais "autour du 14 juillet". D'autant plus qu'il n’y a aucune obligation de s'exprimer le jour de la fête nationale, le chef de l’Etat ne s'étant seulement exprimé qu'à deux reprises lors du 14-Juillet depuis son accession à l'Élysée.

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"Sage décision"

Le président de la République temporise, peut-être, en cas de violences dans la nuit du 14 juillet. Ce serait "infernal" si le président s’était exprimé avant, explique une élue macroniste. Et si c’était une façon, aussi, d’avoir le temps de remanier son gouvernement entre-temps, s’interroge un conseiller ministériel?

En tout cas, sa majorité salue globalement une "sage décision": une façon de ne pas réagir à chaud, de prendre de la hauteur après les violences. Puis, sortir du format du 14-Juillet lui permettra de dire plus de choses, dit en substance un cadre de la majorité.

Du côté des oppositions, de la gauche au RN, tous répondent à l’unisson que si le président ne parle pas, c’est, au choix, "qu’il n’a rien compris", "qu’il n’a rien à dire" ou "qu’il ne sait pas quoi dire". Emmanuel Macron compte en tout cas bien s’exprimer, possiblement en milieu de semaine prochaine, entre un sommet à Bruxelles et un long déplacement prévu en Océanie.

Hélène Terzian avec MM