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Absences, vulgarité: les députés doivent-ils être exemplaires à l'Assemblée nationale?

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L'ambiance est tendue à l'Assemblée nationale, pendant les débats sur le vote du budget 2025. Dans un hémicycle où aucune majorité ne se dégage, les insultes ne sont pas rares quand les députés sont là. Car ils sont aussi nombreux à briller par leur absence.

Depuis plusieurs années, les débats à l'Assemblée nationale sont houleux. Et les discussions autour du budget 2025 ne font pas exception. Dernier épisode en date, vendredi dernier, Sandrine Rousseau, députée EELV, a fait un début de bras d'honneur en direction des bancs du RN dont les élus célébraient l'adoption d'un de leurs amendements. La séance a été suspendue. L'écologiste s'est ensuite excusée. Et n'a pas été sanctionnée.

Un épisode qui traduit une réalité: jamais la tension dans l'hémicycle n'a été aussi vive. En 2023, plus de 90 sanctions ont été infligées aux députés, un record sous la Ve République. Les députés LFI-Nupes, lors de la précédente législature, sont les parlementaires qui ont été le plus sanctionnés ces deux dernières années.

"Il y a quelques années, j'étais impressionné par le sérieux voire la rigidité de l'Assemblée nationale", se souvient ce lundi sur le plateau d'Estelle Midi le critique gastronomique Périco Légasse. "Mais c'est la représentation nationale et dès lors qu'on représente la nation, il y a un minimum d'exemplarité, même au choix du candidat comme on l'a vu avec le RN".

Des députés qui siègent tard la nuit

Autre problème de taille, l'absentéisme. François Bayrou s'en est encore ému ce dimanche, reprochant aux députés du camp gouvernemental leur absentéisme lors du vote sur l'enveloppe allouée à l'Union européenne. C'est "criminel et indéfendable", a-t-il déploré sur BFMTV.

De son côté, le député de la majorité Karl Olive assume "de ne pas faire le concours Lépine du plus présent" à l'Assemblée nationale: "On peut ne pas avoir grand-chose à y faire de façon concrète et être beaucoup plus efficace sur le terrain dans nos collectivités ou en commission", assure-t-il aussi sur BFMTV.

Et à ce jeu-là, c'est l'ancien président de la République François Hollande qui se distingue particulièrement. Redevenu député socialiste, il brille par son absence et n'a voté qu'une seule fois depuis le début de la nouvelle législature en juillet dernier.

"Actuellement, le projet de loi de finances qui est discuté demande beaucoup de travail et de présence", tient à rappeler sur RMC et RMC Story l'économiste Pierre Rondeau. "Les députés siègent parfois jusqu'à 3 ou 4h du matin et c'est normal qu'ils aillent dormir ou prendre des pauses, même si c'est embêtant quand ça arrive pendant des votes", ajoute-t-il.

Guillaume Dussourt Journaliste BFMTV-RMC