RMC
Politique

Alliance ou chacun pour soi: avant les Européennes, la gauche en plein bras de fer

placeholder video
Les élections européennes arrivent en 2024. Et à gauche, on hésite entre des candidatures communes de la NUPES, ou des listes par partis. Les écologistes veulent faire cavalier seul, tandis que les Insoumis ont tendu la main au PS.

La liste NUPES pour les Européennes a-t-elle une chance de voir le jour? Le Parti socialiste semblait prêt à saisir la main tendue des Insoumis, mais l'hypothèse a déjà du plomb dans l'aile. Le changement de ton du PS n'est pas passé inaperçu. Dimanche, le numéro 2 du parti s'est dit prêt à discuter des Européennes avec les autres partis de gauche. De quoi redonner un peu d'espoir aux Insoumis, qui appellent à une candidature NUPES l'an prochain.

Sauf que ces élections européennes sont habituellement favorables aux Verts, et la direction reste ferme. Pas question d'une coalition, il y aura une liste écologiste en 2024. Une eurodéputée écologiste estime qu'il n'y a de toute façon aucune chance d'arriver à se mettre d'accord sur un sujet comme l'Europe. "On ne découvre pas leurs propositions. On discute déjà, faut arrêter le délire !"

Et de l'aveu même de certains cadres du PS, cette discussion entre partis de gauche aurait quoi qu'il arrive très peu de chances d'aboutir. Une proche de la direction socialiste explique: "Ce sera très compliqué avec les insoumis, les désaccords sur l'Europe sont trop grands".

Des discussions en vue de 2027?

Alors pourquoi proposer ce débat? Une socialiste, opposée à la NUPES, en est persuadée : le PS ne veut surtout pas apparaître comme le responsable de la désunion. Pourtant, les insoumis préviennent déjà que partir séparément aux Européennes signifierait fragiliser, voire mettre fin de facto à la NUPES.

D'ailleurs, un député européen écologiste anticipe déjà la campagne de LFI l'an prochain. "Ils vont en faire un référendum pour ou contre l'unité de la gauche. Mais après les Européennes, on peut toujours se mettre d'accord pour un candidat commun à la présidentielle”, indique-t-il.

Une proche d'Anne Hidalgo s'agace elle aussi. "On tombe dans le piège. On va faire semblant de discuter alors qu'on n'est pas d'accord, ça ne fait qu'ajouter de la confusion", juge-t-elle.

Le bras de fer est déjà entamé, et une porte-parole socialiste assume de ne pas vouloir brusquer les insoumis. "Si en 2027, on veut un candidat commun, il faut être crédible dans notre volonté de discuter”, prévient-elle.

Bref, l'essentiel est de ne pas fracturer totalement l'union de la gauche et de conserver les chances d'une candidature unique pour la prochaine présidentielle.

Romain Cluzel