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"Elle trépigne": l'ancienne ministre Cécile Duflot cherche à revenir en politique

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Ancienne ministre de François Hollande, Cécile Duflot a quitté la vie politique en 2018 en devenant directrice générale d'Oxfam France. Mais depuis quelques semaines, l'écologiste cherche à revenir en politique, avec en ligne de mire les européennes de 2024 voire la présidentielle de 2027.

Figure de la gauche écologiste des années 2000 et 2010, Cécile Duflot avait quitté le devant de la scène politique en 2018, après avoir été battue à la primaire écologiste de 2016 et aux élections législatives de 2017. Le 15 juin 2018, l'ancienne ministre du Logement de François Hollande, qui avait quitté avec fracas son poste lors de la nomination de Manuel Valls à Matignon, a été nommée à la tête de l'ONG Oxfam France, qui lutte contre la pauvreté.

Des réseaux réactivés pour cette proche de Marine Tondelier

Si Cécile Duflot s'y plait et y est investie, une idée lui trotte dans la tête depuis quelques semaines. "Elle trépigne", raconte un écologiste à RMC.

"Cécile, c'est comme si Zidane avait pris sa retraite à 25 ans, elle regarde depuis le banc, mais elle veut retourner sur le terrain", ose même un de de ses amis.

Bref, elle cherche à revenir en politique. Pour preuve, elle multiplie les coups de fil et prend des cafés avec des écologistes. Elle réactive ses réseaux. De plus en plus présente dans les médias, elle était la semaine dernière sur un piquet de grève où elle a remis un chèque pour une caisse de grève à des cheminots.

Ce retour est d'ailleurs facilité depuis qu'Europe Écologie-Les Verts (EELV) a une nouvelle patronne, Marine Tondelier, qui n'est autre que son ancienne assistante parlementaire. Les deux femmes sont toujours très proches.

L'hypothèse des européennes

Cécile Duflot pourrait profiter des élections européennes, en mai 2024, pour revenir dans la vie politique. Selon Libération, elle pourrait être la tête de liste d'EELV dans cette élection qui a souvent bien réussi au parti qu'elle a dirigé entre 2006 et 2012.

"Oui, il y a bel et bien des contacts avec elle" confirme un stratège écologiste, même si la question de l'incarnation ne sera pas tranchée avant l'automne.

Officiellement, les écologistes veulent se lancer seuls pour ces élections. Mais certains à gauche estiment qu'elle est en capacité de faire l'union, une sorte de Nupes à l'échelle européenne.

"C'est une personnalité forte, encore identifiée par les Français, écologiste et même compatible avec Mélenchon" loue un élu.

Quand un autre imagine déjà une histoire: "Cécile pourrait raconter 'j'ai quitté la politique quand la gauche a cessé d'être de gauche et je reviens maintenant qu'elle est unie et qu'elle a retrouvé son ADN'".

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Un retour qui ne fait pas l'unanimité

Mais pour l'instant, ce retour n'est pas encore engagé. Certains freinent des quatre fers, comme ce cadre du mouvement qui juge qu'il "y a suffisamment d'ego chez les écolos pour ne pas en rajouter", en référence aux fortes personnalités comme celle de Sandrine Rousseau. L'autre explication, c'est que Cécile Duflot aimerait surtout qu'on vienne la chercher, presque comme une figure providentielle, avec la présidentielle de 2027 dans la tête. C'est pour cela que, pour l'instant, elle ne dit rien publiquement de ses ambitions.

Un de ses amis assure à RMC qu'elle ne veut pas replonger dans des luttes internes propres aux partis. "Elle ne veut pas s'abimer, elle rêve d'un retour sans baston" décrit celui qui voit d'autres fenêtres de tir comme les élections législatives, en cas de dissolution par exemple. Mais tout cela n'est évidemment pas gagné, car Cécile Duflot n'a pas laissé que des bons souvenirs dans son camp. "Elle a toujours été rude, elle ne connait pas l'art du compromis" soupire un socialiste, quand un autre écologiste, pas convaincu par cette idée, tacle: "Elle décide seule, toujours".

Cyprien Pézeril avec MM