"Arrêtez le massacre": les opposants à la loi immigration comptent sur le Conseil constitutionnel

C'est une semaine décisive qui s'ouvre autour de la loi immigration. Le texte a été voté en décembre par le Parlement, après une commission mixte paritaire et un accord entre le gouvernement et les Républicains. Un mois plus tard, ses défenseurs comme ses opposants attendent avec impatience la décision du Conseil constitutionnel, qui sera rendue dans trois jours.
Les Sages diront jeudi si la réforme est conforme ou non avec la Constitution. Emmanuel Macron et le gouvernement misent sur la censure des mesures les plus âpres, qu'ils ont pourtant fait voter. Sur les quotas, les prestations sociales, le droit du sol par exemple.
Et les opposants à la loi encore plus. 160 marches ont eu lieu ce dimanche en France, à l'appel de 200 personnalités politiques, associatives, et du monde de la culture. Entre 75.000, selon le ministère de l'Intérieur, et 150.000 personnes, selon la CGT, ont défilé contre le texte, notamment à Paris.
Des élus et des manifestants de gauche qui demandent au président de ne pas promulguer le texte sur l'immigration et qui, comme le patron des communistes Fabien Roussel, espèrent un coup d'arrêt jeudi prochain.
“Moi, j’attends surtout que le Conseil constitutionnel dise que les grands principes des valeurs de notre République n’ont pas été respectés. Ça serait un argument supplémentaire pour dire au président ‘arrêtez le massacre’”, indique-t-il.
Un sentiment de trahison
Et puis, au-delà de la gauche, l'ancien ministre de droite et Défenseur des droits Jacques Toubon manifeste aussi, notamment contre les restrictions d'accès pour les étrangers aux prestations sociales.
“On est en train d’adopter la préférence nationale, principe qui n’est absolument pas contenu et admis par notre Constitution”, juge-t-il.
Pour Valérie, manifestante, ce texte, c'est une trahison. “C’est complètement opposé aux raisons pour lesquelles j’ai voté pour Macron. J’espère que le Conseil constitutionnel va censurer ce texte, mais je ne peux pas dire que je suis optimiste”, pointe-t-elle.
Et comme cette manifestante, certains craignent qu'en cas de censure, droite et extrême droite renouvellent avec vigueur leur appel à changer la Constitution.