RMC
Politique

Ballon à l'effigie d'Olivier Dussopt: Thomas Portes, député LFI, exclu 15 jours de l'Assemblée

placeholder video
Le député LFI Thomas Portes, s'est vu infliger la plus lourde sanction disciplinaire pour un député, 15 jours d'exclusion, en raison de son tweet où il s'affichait avec un ballon à l'effigie d'Olivier Dussopt sous le pied.

Un tweet, une polémique et 15 jours d'exclusion. Telle est la sanction prononcée par l'Assemblée nationale, vendredi, à l'encontre du député LFI Thomas Portes. Les débats sur la réforme des retraites ont été très mouvementés à l'Assemblée nationale: un tweet d'un député insoumis visant Olivier Dussopt a mis le feu à l'hémicycle et la séance a été momentanément suspendue.

L'auteur du message en question, s'est vu infliger la plus lourde sanction disciplinaire pour un député, la même que Grégoire de Fournas (RN), auteur de propos jugés racistes en novembre. Ceint de son écharpe tricolore, l'Insoumis s'était mis en scène jeudi sur le réseau social, le pied posé sur un ballon à l'effigie du ministre du Travail, qui porte la réforme à l'Assemblée.

Un "outrage", une "provocation" pour le bureau de l'Assemblée

Malgré les demandes du camp présidentiel, il a refusé vendredi de s'excuser, provoquant un tollé. La séance a été suspendue, le temps que le bureau de l'Assemblée, plus haute instance collégiale, se réunisse et demande son "exclusion temporaire" en raison d'un "outrage" ou d'une "provocation". Cette sanction disciplinaire, validée par un vote assis-debout dans l'hémicycle, entraîne l'interdiction de paraître pendant quinze jours de séances, soit jusque mi-mars, et la privation de la moitié de l'indemnité parlementaire pendant deux mois. Défendant un "droit à la caricature et à la satire", les députés LFI ont vivement protesté.

"Vous cherchez les Insoumis, vous allez les trouver", a lancé Danièle Obono à la majorité.

Le patron des Insoumis Jean-Luc Mélenchon a aussi défendu sur Twitter son député: "Après le pilori pour Thomas Portes, cheminot député, Macron va interdire tous les chamboule-tout dans les fêtes du pays". "Nous ne laisserons rien passer. Aucune menace, aucune intimidation", a campé Aurore Bergé (Renaissance). Marine Le Pen (RN) a dénoncé la "fuite en avant" de la Nupes.

"Pas d'appel à la violence" selon Portes

Thomas Portes n'en démord pas: "Je n'ai jamais fait d'appel à la violence". Il a déploré que son message ait été "utilisé et instrumentalisé par certains".

"Je retirerai mon tweet le jour où vous retirerez votre réforme qui va sacrifier des milliers de gens", a défié l'Insoumis dans l'hémicycle.

"Nous ne nous tairons pas", a assuré la présidente du groupe LFI Mathilde Panot, dénonçant cette sanction comme une manoeuvre en plein cœur du débat sur les retraites, pour "intimider à un moment où le mouvement social est en train de se durcir". Et d'affirmer: "personne ici ne veut qu'il y ait une police des tweets".

>>> Suivez RMC sur Google pour retrouver les dernières actualités

Dans la majorité, certains suggèrent de "revoir l'échelle des sanctions". L'exclusion pour 15 jours a été proposée par Yaël Braun-Pivet pendant le bureau, faute d'autre outil pour éloigner temporairement Thomas Portes, a rapporté une participante. Mais, au sein de la Nupes, si le tweet du député a été diversement apprécié, la sanction est jugée bien trop sévère: "Nous contestons le parallélisme qui a été fait" avec le cas de Fournas, a protesté le député PCF Pierre Dharréville. Même réaction pour la PCF Karine Lebon, qui juge au micro de RMC, la sanction "disproportionnée"

Dans la soirée, des tensions ont ressurgi lorsque Olivier Dussopt a demandé à l'écologiste Sandrine Rousseau de ne pas le "haranguer", ce que cette dernière a qualifié de "sexiste". "Je considère que c'est une insulte" et "cela fait beaucoup en matière d'attaques personnelles", s'est récrié le ministre.

La rédaction avec AFP