"C’est lui le fusible": la démission d’Emmanuel Macron, "scénario possible" selon Eric Coquerel

Une élection présidentielle en 2025 plutôt qu’en 2027? C’est ce qu’imagine, et souhaite, Eric Coquerel. Pour le député LFI et président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, la probable utilisation du 49-3 par Michel Barnier sur le budget pourrait entraîner la démission d’Emmanuel Macron. Un scénario "possible" selon l’insoumis, car la motion de censure qui suivrait le 49-3 pourrait faire tomber le Premier ministre. Et le chef de l’Etat se retrouverait alors dans la même situation que l’été dernier, avec une majorité extrêmement difficile à former.
"Non seulement il n’a pas de majorité, mais son camp est en déroute, estime Eric Coquerel à propos du Premier ministre. Le camp Barnier, ils étaient entre 15 et 30 dans l’hémicycle pour défendre le texte. C’est une armée en déroute. Et en général, pour le chef, ça se termine en exil. Donc ça peut être une démission d’Emmanuel Macron. Le 49-3 est sa seule solution. Le seul problème, c’est qu’il y a une motion de censure derrière. Et là, rien ne dit que la motion de censure déposée par le Nouveau Front populaire ne sera pas également votée par le RN. C’est à mon avis le scénario le plus probable."
"Ils ne croient ni en Barnier, ni en Macron"
Selon Eric Coquerel, la peine d’inéligibilité requise contre Marine Le Pen, dans l’affaire des assistants parlementaires européens du RN, peut aussi "accélérer les choses".
"Derrière la motion de censure, je vois mal Emmanuel Macron remettre un gouvernement Barnier bis, il aura le même problème, estime l’insoumis. La solution, ce serait un gouvernement NFP mais je doute qu’il le veuille… Nous, c’est ce qu’on va exiger. Emmanuel Macron aurait dû respecter le suffrage universel, et je doute qu’il le fasse. Mais dans ce cas-là, c’est lui le fusible, c’est lui qui bloque la situation, y compris parmi ses propres amis."
"Il suffit d’écouter ce qui se dit dans les couloirs de l’Assemblée, je vous assure qu’il n’y a plus beaucoup de partisans, poursuit Eric Coquerel. Ils ne croient ni en Barnier, ni en Macron. Le fusible qui peut sauter, c’est de retourner devant le peuple via une élection présidentielle, c’est un scénario possible. Nous, c’est ce qu’on escompte, on veut pousser à cette situation. Aujourd’hui, on voit bien que ça ne marche plus."