Choix d'une Première ministre: la gauche déplore le rejet d'Emmanuel Macron

Le logo du Nouveau Front populaire (image d'illustration) - PHILIPPE LOPEZ / AFP
Le président de la République a rejeté, ce mardi 23 juillet 2024, la proposition de la gauche de nommer sa candidate Lucie Castets à Matignon. Emmanuel Macron a temporisé sur le gouvernement le temps des JO et balayé la candidature surprise du Nouveau Front populaire. Il a ainsi provoqué de vives réactions des différents partis membres de l'alliance de gauche, qui avaient enfin réussi à se mettre d'accord sur un nom.
Le locataire de l'Élysée a exhorté les forces politiques qui avaient fait front contre le Rassemblement national (RN) lors des législatives à faire "des compromis", et a également jugé que la gauche n'a "pas de majorité" à l'Assemblée nationale.
"Imposer son nouveau front républicain"
Emmanuel Macron "veut nous imposer de force son nouveau front républicain et nous obliger à renoncer à notre programme pour faire une alliance avec lui. Il n'en est pas question", a dénoncé le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon.
"Le front républicain n'est pas un programme, mais un réflexe démocratique. (Emmanuel) Macron tente un détournement coupable", a de son côté critiqué le patron du Parti socialiste Olivier Faure, estimant que le déni "conduit à la politique du pire".
Dans le "déni"
Pour la leader des Ecologistes Marine Tondelier, le chef de l'Etat est "en décalage total avec la réalité", a-t-elle déploré auprès de l'AFP, ironisant sur un président qui "pourrait se qualifier sans problème pour toutes les épreuves à la rame des JO". "On ne va pas faire le gouvernement du 'en même temps'. Il doit nommer Lucie Castets, il n'a pas la choix", a-t-elle ajouté, soulignant qu'avec le NFP, il y a "une pression populaire". "Ça va aider (Emmanuel) Macron à la nommer", a-t-elle ajouté.
Le chef des communistes Fabien Roussel a jugé pour sa part Emmanuel Macron "très dangereux", "enfermé dans sa bulle, coupé du peuple". "Il refuse de nommer la candidate au poste de Premier Ministre proposée par la coalition arrivée en tête des élections. Violence extrême pour notre démocratie", a-t-il écrit sur X.
"Face à ce déni, le gouvernement démissionnaire doit être censuré par l'Assemblée", a estimé de son côté le député de gauche François Ruffin.