DIRECT. Les européennes sont des "élections nationales", estime Emmanuel Macron à la Sorbonne

- Vision européenne. Emmanuel Macron donne un discours aujourd'hui à 11h la Sorbonne, dans lequel le chef de l'État doit distiller diverses propositions sur l'avenir de l'Union européenne, "plus souveraine et plus puissante".
- "Sorbonne 2". Le président de la République s'était déjà prêté à l'exercice en septembre 2017, dans un discours appelé "Sorbonne 1".
- Entrée en campagne ? L'Élysée assure que ce n'est pas un "discours de campagne". La tête de liste Renaissance Valérie Hayer, à la peine dans les sondages à six semaines du scrutin, ne sera pas présente à la Sorbonne. Objectif revendiqué: "Influer sur l'agenda" de la prochaine Commission européenne.
Ce qu'il faut retenir du discours d'Emmanuel Macron dans les grandes lignes
Le chef de l'Etat a énuméré trois axes majeurs sur sa vision de l'Europe et comment celle-ci devrait se transformer, selon lui, d'ici la prochaine décennie.
- Puissance. Emmanuel Macron a rappelé les dangers de la guerre en Ukraine et d'une "Europe mortelle". Il a plaidé pour une Europe qui "assume et protège ses frontières" et a appelé à une initiative européenne afin d'établir un concept stratégique, comme par exemple l'éventualité de se dôter d'un bouclier anti-missiles.
- Prospérité. Le président a martelé le besoin pour l'économie européenne, selon lui, d'étendre le marché uniqué, d'établir une préférence européenne selon les secteurs et de simplifier davantage des règles afin d'augmenter la productivité et la croissance européenne qui seraient décarbonées. Le tout pour permettre d'accéder à la souveraineté pour lutter contre les concurrents chinois et américains.
- Humanisme. Le président a souhaité davantage de démocratie au sein de l'UE, regrettant que les élections européennes soit des "élections nationales" et a plaidé pour des listes transnationales. Emmanuel Macron a estimé que l'Europe devait être le fer de lance de la défense de la démocratie libérale. "Nous sommes beaucoup moins puissants à produire des grands récits qui font rêver".
Emmanuel Macron a terminé son discours
"L'Europe est une conversation qui ne se termine pas", conclut Emmanuel Macron, dans un discours qui a duré près de 2h. " À mes yeux, parler de l'Europe est toujours parler de la France", dit-il, avant de réitirérer ses propos sur "l'Europe qui peut mourir".
Le président veut se battre pour ses "grandes promesses de l'Europe". Dans ce cas, "alors nous avons peut être une chance de connaître l'avenir. En tout cas, nous nous serons battus pour choisir le nôtre".
"Reciviliser l'espace numérique"
Emmanuel Macron appelle à "reciviliser cet espace numérique". "Là ou nous interdisons les propos racistes, antisémites et discours de haine, nous devons avec la même force les interdire dans l'espace numérique, où la présomption d'anonymat conduit à la désinhibition de la haine".
"Je veux une Europe de la majorité numérique à 15 ans"
Le président français assume de vouloir "défendre" une "Europe de la majorité numérique à 15 ans".
Européennes: "Des élections nationales", estime Macron
Emmanuel Macron évoque la campagne des européennes. "Regardez les élections que nous avons aujourd'hui. Ce sont autant d'élections nationales, c'est cela la réalité", regrette-t-il.
Le chef de l'Etat plaide pour des listes "transnationales qui sont la possibilité aux élections européennes d'avoir un vrai débat démocratique européen". "Cette idée n'a pas encore suscité l'unanimité de nos partenaires", précise-t-il dans un sourire.
"On ne peut pas avoir un continent et des instances qui décident de plus en plus avec une participation démocratique qui reste au niveau de 1979. Il nous faut de l'audace pour plus de démocratie européenne".
"Il faut jamais l'oublier, nous ne sommes pas comme les autres"
Emmanuel Macron déclare vouloir "sceller une promesse". Celle de "défendre cet humanisme européen qui nous lie. Si on veut protéger nos frontières, si on veut rester un continent fort qui produit et qui créé, c'est quand même parce qu'on est pas comme les autres. Il ne faut jamais l'oublier, nous ne sommes pas comme les autres".
"C'est une aventure qu'on continue malgré tous ceux qui doutent. Etre européen, c'est défendre une certaine idée de l'Homme qui place l'individu libre, rationnel et éclairé au-dessus de tout".
"Choc d'investissement public"
Emmanuel Macron veut un "choc d'investissement public" qui passera par le fait de "rouvrir la question des ressources propres de l'UE". "J'y suis favorable, sans jamais peser sur les citoyens européens". Le président a notamment énuméré:
- Taxe carbone aux frontières
- Recettes du système européen d'échanges de quota carbone
- Taxer les transactions financières "comme le fait la France"
- Imposer les bénéfices des multinationales "là ou ils sont rééllement réalisés"
- Utiliser les ressources issues de la taxe payée par les ressortissants extracommnautaires
Macron plaide pour un investissement massif en Europe qui passe par un "changement de paradigme"
Le président plaide pour l'augmentation des investissements européens. "Il nous faut de la capacité commune, il nous faut un grand plan d'investissement collectif, budgétaire, ce sont de subventions qu'il nous faut".
"Il nous faut réussir à doubler la capacité d'action finacnière de notre Europe, au moins la doubler, en budgétaire".
"Le Ceta est un bon accord" assure Macron
"Le Ceta est un bon accord", dit Emmanuel Macron qui ne veut "céder à aucune démagogie". "On a mis des clauses miroir, ce qui permet à nos producteurs d'exporter vers le Canada", assure-t-il.
Agriculture: "Sujet politique industriel et de souveraineté"
"L'Europe est clé en matière agricole, c'est un sujet politique industriel et de souveraineté", lance Emmanuel Macron, qui est revenu sur la colère des agriculteurs. "C'était une colère contre la complexité, contre les normes aberrantes, la mauvaise application du droit européen".
Emmanuel Macron déclare par ailleurs que la feuille de route "bâtie" par le Premier ministre et les ministres est "déjà appliquée à plus des 3/4".
"Préférence européenne sur la défense et le spatial"
Le président martèle sa volonté de voir inscrite dans les traités une "préference européenne" pour le spatial et la défense. "De fait, nos compétiteurs le font".
Des "vagues de simplification" de nos réglementations" d'ici les prochaines années
Le président appelle à "plusieurs vagues de simplification de nos réglementations" d'ici les prochaines années en Europe.
Emmanuel Macron veut davantage de simplification
Le président veut davantage de simplification, à l'instar du marché unique. "Je suis favorable à ce que nous poursuivions le marché uniqué sur des secteurs jusque-là ignorés comme l'énergie, les télécommunications et les services financiers".
"La simplification, c'est lever les règles qui sont autant de frontières entre les 27, pour permettre aux starts-up d'avoir comme marché domestique le marché européen".
"Réindustrilisation verte"
"La réindustralisation verte, c'est ce qui nous permettra d'être le premier continent zéro pollution et d'être un continent au coeur de la décarbonation et de l'électrification", prône Emmanuel Macron.
"Il faut cesser d'opposer la décarbonation et la croissance"
"Il faut cesser d'opposer la décarbonation et la croissance", plaide Emmanuel Macron. "Si elle passe par de nouveaux secteurs de l'investissement, ça fonctionne. C'est ça le modèle que nous pronons", rappelle-t-il.
"Nous investissons trop peu, nous ne défondons pas assez nos intérêts".
Prospérité économique: "Nous n'y sommes pas", estime Emmanuel Macron qui pointe la responsabilité selon lui "des règles actuelles". "Nous investissons trop peu, nous ne défondons pas assez nos intérêts".
"Nouveau modèle de croissance et de production"
"Nous avons besoin de bâtir un nouveau modèle de croissance et de production", estime Emmanuel Macron à propos de la souveraineté européenne, qui en vient à son deuxième point après la défense, celui de la prospérité.
Immigration: "Plus de fermeté", plaide Emmanuel Macron
"Il nous faut une coopération européenne plus forte. Nous devons agir avec plus de fermeté en termes de retour et de réadmission pour les femmes et hommes qui arrivent sur notre sol et qui n'ont pas vocation à rester et qui ne sont pas éligibles à l'asile. Cela impose une vraie politique européenne", plaide Emmanuel Macron.
"L'immigration commence aux frontières européennes"
"Cette question des frontières, de l'immmigration, bouscule toute notre société de manière légitime. C'est encore plus important pour la France. C'est un pays de mouvement secondaire, l'immigration n'arrive pas en France directement. Elle rentre sur le continent européen par d'autres frontières. La France a besoin d'une politique européenne efficace et d'une bonne coopération. L'immigration commence aux frontières européennes", rappelle le président.
"L'Europe n'est pas simplement un bout d'occident"
"L'Europe n'est pas simplement un bout d'Occident masi bien un continent-monde qui pense son universalité et les grands équilibres de la planète", dit Emmanuel Macron.
"Une Europe en capacité de montrer qu'elle n'est jamais le vassal des Etats-Unis"
"Une Europe en capacité de montrer qu'elle n'est jamais le vassal des Etats-Unis", plaide Emmanuel Macron, qui souhaite que l'UE "parle à toutes les régions du monde, pas simplement par des accords commerciaux mais avec des vraies stratégies de partenariats équilibrés".
"Préférence européenne"
Emmanuel Macron veut une stratégie européenne industrielle de défense avec une "préference européenne".
"Un bouclier anti-missiles? Peut-être"
Emmanuel Macron veut bâtir une initiative européenne, un "concept stratégique dont nous déduirons des capacités pertinentes", prône le chef de l'Etat.
"L'Europe doit savoir défendre ce qui lui est cher? Est-ce que pour cela il nous faut un bouclir anti-missiles? Peut-être. Augmenter les capacités de défense? Sans doute. Suffisant face aux missiles russes? Il nous faut travailler sur ce point", déclarle le président.
Emmanuel Macron appelle également à nouveau à "un emprunt européen" pour investir dans l'armement.
La guerre en Ukraine est le "principal danger de la sécurité européenne"
L'Europe doit "assumer" d'avoir des frontières et de les "protéger". "Le principal danger de la sécurité européenne est la guerre en Ukraine" a rappelé Emmanuel Macron. "La condition sine qua none est que la Russie ne gagne pas la guerre".
"Puissance, prospérité et humanisme"
"Qu'est qu'aujourd'hui être souverain? Nous devons répondre à ces défis. Les règles du jeu ont changé", selon le président, qui voit la nécessité d'y "répondre par la puissance, la prospérité et l'humanisme".
"Nos valeurs et notre culture sont menacées"
"Partout sur notre Europe, nos valeurs et notre culture sont menacées. On en vient à contester les fondamentaux, en pensant en quelque sorte que des approches autoritaires seraient plus efficaces", a estimé Emmanuel Macron.
"Notre Europe aujourd'hui est mortelle, elle peut mourir"
D'ici la prochaine décennie, "il y a un risque immense d'être fragilisé voir relégué, parce que nous sommes à un moment inédit de boulversement du monde. Mon message est simple: Nous devons être lucides sur le fait que notre Europe, aujourd'hui, est mortelle. Elle peut mourir et cela dépend uniquement de nos choix, ces choix sont à faire maintenant. C'est aujourd'hui que se joue la question de la paix et de la guerre sur notre continent et notre capacité à assurer notre sécurité, ou pas" a mis en garde Emmanuel Macron.
"La souveraineté s'est progressivement imposée dans l'UE"
"Ce concept, qui paraissait étrange, de souveraineté, s’est progressivement imposé, l’Europe a été au rendez vous de ses défis au cours des sept dernières années, avec une méthode différente, qui n’a pas été que bruxelloises" dit Emmanuel Macron.
"L'Ukraine et la Moldavie ont vocation à rejoindre l'UE"
Emmanuel Macron estime que l'UE se "pense désormais comme un ensemble cohérent, après l'agression russe, en affirmant que l'Ukraine et la Moldavie font partie de notre famille européenne et ont vocation à rejoindre l'Union".
"Nous avons posé une planification européenne des transitions"
Emmanuel Macron a vanté des "jalons stables" de l'UE à propos notamment de la transition numérique et a regretté les critiques sur le "Green Deal". "L'UE est le seul espace politique au monde qui a planifié ces transitions", a-t-il rappelé.
Emmanuel Macron se félicite d'avancées comme l'endettement commun lors du Covid-19
"Rarement l'Europe n'aura autant avancé, ce qui est le fruit de notre travail collectif". "Le choix de l'unité financière pour sortir de la pandémie. Rien n'a été dit sur ce sujet", a estimé Emmanuel Macron.
"Nous avons su bâtir un accord franco-allemand quelques semaines après le début de la pandémie, puis nous l'avons, en européen, porté pour lever 800 milliards d'euros. Ce pas franchi de l'endettement commun a été le choix d'une Europe unie dont nous avons vu les conséquences directes", a salué le président.
"Plus personne n'ose tellement proposer des sorties ni de l'Europe ni de l'Euro"
"Nous n'avons pas tout réussi, nous ne somme pas allé assez loin", a reconnu Emmanuel Macron, sept ans après son premier discours adressé à la Sorbonne.
Le président s'est toutefois félicité que "plus personne n'ose tellement proposer des sorties ni de l'Europe ni de l'Euro".
"Notre Europe ne proposait plus, par lassitude ou conformisme"
Emmanuel Macron évoque en préambule son discours "Sorbonne 1" de septembre 2017. "Notre Europe ne proposait plus, par lassitude ou conformisme. L'esprit européen était livré à ceux qui l'attaquaient. Nous proposions de bâtir une UE plus démocratique et souveraine".
Emmanuel Macron commence son discours
Le président de la République commence son discours.
Macron sur l'UE: "Sept années de déception", tacle Raphaël Glucksmann
La tête de liste du Parti socialiste / Place publique Raphaël Glucksmann a donné un discours de campagne, hier soir, à Strasbourg. Il a notamment taclé le Président à propos de la guerre en Ukraine. " Devant les militants et sympathisants, il a martelé: "Emmanuel Macron avait rendez-vous avec l’Histoire le 24 février 2022 (date du début de l'invasion russe en Ukraine, ndlr) et il l’a raté. Il a louvoyé, tergiversé, hésité. Comme d’habitude".
Déjà sur France 2 hier matin, l'eurodéputé a taclé le bilan européen d'Emmanuel Macron, fustigeant "sept années de déception". "À chaque fois que la Commission européenne proposait des avancées sociales, comme pour les travailleurs d'Uber ou Deliveroo, Macron s'y est opposé. À chaque fois, il est du côté des grandes banques et intérêts privés", a-t-il estimé.
Valérie Hayer n'est pas présente, comme le reste des eurodéputés
Valérie Hayer, l'eurodéputée tête de liste Renaissance, à la peine dans les sondages, n'est pas présente aujourd'hui pour le discours du président.
Les eurodéputés français étaient invités par Emmanuel Macron mais son discours tombera en pleine session plénière du Parlement européen, la dernière avant les européennes (du 6 au 9 juin), où une série de textes importants doivent être adoptés, rappelle l'AFP. Valérie Hayer est donc à Strasbourg, ville ou siège le Parlement européen.
"Pas de discours de campagne"
L'entourage d'Emmanuel Macron s'évertue à le dire que ce n'est pas l'entrée en campagne du président pour les européennes. Mais bien un discours de chef d'Etat, pour peser sur le prochain agenda européen. … “Ce qui est sûr, c'est qu'il pense à l'héritage qu'il laissera en Europe”, a assuré auprès de RMC un fidèle du président de la République.
"Interpellation du pays"
"C'est une interpellation du pays" alors que "jamais depuis 75 ans l'Europe et nos pays n'ont été dans une situation de risque de déstabilisation aussi grande", a déclaré ce matin sur BFMTV son allié MoDem François Bayrou.
Public européen
Emmanuel Macron prendra la parole devant les ambassadeurs des 26 autres Etats-membres de l'UE, la délégation de la Commission européenne en France, des chefs d'entreprise, des étudiants et des chercheurs.
"Sorbonne 2"
Même lieu, même format et sans doute même durée (au moins 90 minutes): sept ans après la "Sorbonne 1", le 26 septembre 2017, le président va de nouveau dérouler à 11h une série de mesures pour passer à "l'Europe puissance".
Bonjour à toutes et tous
Bienvenue sur ce direct consacré au discours d'Emmanuel Macron sur l'Europe, depuis la Sorbonne.