En cas de dissolution de l'Assemblée, qui pourrait devenir Premier ministre côté RN?

"Chiche, allons à la dissolution" a lancé le RN à l'Assemblée nationale ce lundi. Mais le RN est-il vraiment prêt à gouverner en cas de victoire aux urnes? Marine Le Pen a déjà fait savoir qu'elle ne veut pas du poste de Première ministre. Mais l'ancienne candidate à la présidentielle ne cite aucun nom de potentiel locataire de Matignon étiqueté RN.
Une proche de Marine Le Pen nous assure qu'un nom a bien été coché pour le poste. Et plusieurs candidats reviennent. Par exemple, le président du parti Jordan Bardella, Sébastien Chenu, vice-président de l'Assemblée nationale, ou encore le député Jean-Philippe Tanguy.
Le problème, c’est qu’on ne peut pas dire qu'ils se bousculent au portillon. L'un de ces potentiels "Premier ministrable" ne semble vraiment pas enthousiaste: "Premier ministre, c'est le pire job du monde!".
Quant à Jordan Bardella, il doit d'abord réussir à convaincre ses troupes en tant que président du parti. Le jeune eurodéputé est officiellement à la tête du RN depuis novembre. Certains voient en lui un candidat "naturel" à Matignon. Mais plusieurs députés RN admettent qu'il est difficile pour lui de s'affirmer totalement.
"Ce n'est pas évident. S'il ne dit rien, c'est un cyborg, et s'il s'exprime, c'est perçu comme un différend avec Marine Le Pen", tentent de désamorcer plusieurs députés.
Pas de tension entre Jordan Bardella et Marine Le Pen
Alors pour se différencier, un cadre du parti appelle Jordan Bardella à aborder d'autres thématiques que Marine Le Pen, comme l'environnement ou le wokisme. Surtout, un autre député lui conseille d'enchaîner les visites de terrain. Un parlementaire raconte l'avoir déjà conseillé de se montrer "chemises retroussées". En bref, ne plus être perçu comme un député européen éloigné des Français.
Pourtant, au RN, tous affirment que la cohabitation avec Marine Le Pen se passe bien. "Il n'y a pas l'épaisseur d'une feuille de papier à cigarette entre eux", jure une proche de Marine Le Pen. La plupart des députés se disent satisfaits de ce duo, plutôt identifié sur le plan national. "Les Républicains ne peuvent pas en dire autant, qui connaît Olivier Marleix?", grince un député.
Un cadre du parti le reconnaît tout de même. "Si Marine Le Pen était la cheffe de parti, ce serait plus facile". Le problème de fond est là. La référence au RN, cela reste Marine Le Pen. Pour preuve, dans les couloirs de l'Assemblée, certains proches l'appellent encore et toujours "la patronne".