Fin des chaudières à gaz en 2026: "C'est inatteignable" selon le ministre du Logement Olivier Klein

Elisabeth Borne voudrait remplacer toutes les chaudières au gaz du pays d'ici 2026. C'est ce qu'assure la Confédération de l'Artisanat et des Petites entreprises du bâtiment (Capeb), reçue à Matignon ce mardi, au lendemain de la présentation par Elisabeth Borne du plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Selon son président, Jean-Christophe Repon, la Première ministre a évoqué 2026 comme "échéance possible et potentiellement souhaitable".
Mais cette date est un objectif intenable selon les professionnels du secteur. "Je pense que la Première ministre ne sait pas ce que c'est qu'une pompe à chaleur et qu'elle ne sait pas comment marche une chaudière à gaz, sinon elle ne dirait pas ça", tacle Romain Guilbeau, chauffagiste à Paris.
Sa société compte 18 salariés et tous sont spécialistes des chaudières au gaz. Il sera difficile de les former aux pompes à chaleur à temps: "On ne sera jamais prêt en 2026 parce qu'on a déjà du mal à trouver des techniciens chaudière gaz. Si on commence à avoir des installations en hauteur via des pompes à chaleur accrochées sur des façades en extérieur, cela me paraît impossible d'être dans les temps".
Objectif "tenable" pour l'arrêt des nouvelles installations au gaz
Invité d'"Apolline Matin" sur RMC et RMC Story ce jeudi, le ministre délégué chargé du Logement Olivier Klein a reconnu que l'objectif était certainement trop ambitieux. "J'étais avec la Capeb hier. L'objectif, c'est de diminuer nos émissions de gaz à effet de serre de moitié d'ici 2030. Mais on le sait, 2026, c'est un objectif inatteignable", a-t-il assuré à propos des chaudières à gaz.
"On diminue les chaudières au fioul, et drastiquement. Sur les chaudières au gaz, on regarde pour ralentir l'installation de nouvelles chaudières pour des questions de prix et d'environnement. Mais bien évidemment, à l'impossible nul n'est tenu", explique le ministre. "2026 me paraît une date d'objectif mais qui soit tenable" concernant l'arrêt des nouvelles installations au gaz, ajoute-t-il. "Les nouvelles installations, c'est une chose. La sortie, c'en est une autre", complète Olivier Klein.
"Il y aura un accompagnement"
L'exécutif veut des pompes à chaleur pour les maisons et les immeubles en chauffage collectif et des radiateurs électriques pour les appartements au chauffage individuel. Mais les propriétaires déplorent le manque de concertation: "Il n'y a pas eu de discussions, de travail de préparation, c'est de l'incompréhension face à cette annonce", peste Christophe Demerson le président de l'Union nationale des propriétaires immobiliers, l'UNPI. "Tout cela a un coût et ce qu'on sait, c'est qu'au bout de la chaîne, c'est le propriétaire qui paiera", avance-t-il. Mais le ministre du Logement promet déjà ce jeudi "un accompagnement", via le dispositif MaPrimRenov.