Fonds Marianne: devant la commission d'enquête, Marlène Schiappa se défausse sur son cabinet

Convoquée ce mercredi devant la commission d'enquête du Sénat sur le fonds Marianne, Marlène Schiappa est apparrue sur la défensive affirmant ne pas être omnisciente sur le sujet. La secrétaire d'Etat, à l'origine du fonds créé après l'assassinat de Samuel Paty, a précisé qu'elle n'avait pas choisi les associations à soutenir, dont deux sont soupçonnées d'avoir touché de l'argent public sans avoir produit grand-chose.
Alors ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa avait annoncé le 20 avril 2021, ce fonds, initialement doté de 2,5 millions d'euros, six mois après l'assassinat de Samuel Paty. Il visait à financer des associations défendant "les valeurs de la République" en apportant, sur les réseaux sociaux, des "contre-discours" à l'islam radical.
La ministre a-t-elle poussé la candidature de l'association de Mohamed Sifaoui?
Les questions des sénateurs se sont concentrées notamment sur l'association de Mohamed Sifaoui, qui a obtenu 300.000 euros grâce au fonds Marianne en 2021. La ministre est soupçonnée d'être intervenue dans le processus de sélection de certaines des associations dont celle-ci.
Quelques semaines avant la création du fonds, le cabinet de Marlène Schiappa avait eu plusieurs échanges avec Mohammed Sifaoui. Devant les Sénateurs, la secrétaire d'Etat a assuré ne pas être au courant:
"Je ne sais pas ce qu'il se dit entre mon cabinet et monsieur Sifaoui, je ne peux qu'imagines qu'ils parlent de lutte contre l'islamisme et le cyber-islamisme", s'est défendu Marlène Schiappa.
"Quand le cabinet prend une position, elle est supposée être celle de la ministre"
Une réponse qui a laissé perplexe le président de la Commission des Finances, le socialiste Claude Raynal: "Vous êtes sur un sujet sensible, sur une position politique affichée et vous ne suivriez pas les discussions entre votre cabinet et monsieur Sifaoui? J'ai un peu de mal", lui a-t-il répondu.
Dans la foulée, les sénateurs insistent, et démontrent qu'avant même que l'association ait déposé un dossier de candidature, le cabinet du Ministère discute déjà du montant à donner à cette association. Marlène Schiappa se défend et rejette la responsabilité sur son équipe: "Quand le cabinet prend une position, elle est supposée être celle de la ministre" rétorque, cinglant, le président de la commission.