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"Schiappa, c'est fini": les jours de la ministre seraient comptés après l'affaire du fonds Marianne

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Convoquée devant la commission d'enquête du Sénat sur le fonds Marianne ce mardi, Marlène Schiappa, fidèle du président de la République depuis le début, est en bien mauvaise posture. L'opposition veut la voir partir et même dans son propre camp, d'influentes voix demandent son départ.

Marlène Schiappa est en mauvaise posture. La secrétaire d'Etat chargée de l'Economie sociale et solidaire et de la Vie associative est convoquée ce mercredi matin, à 10h, par la commission d'enquête du Sénat sur le fonds Marianne.

Ce fonds c'est elle qui l'a créé après l'assassinat de Samuel Paty. Au menu, 2,5 millions d'euros pour lutter contre la propagande islamiste sur internet. Mais des associations auraient touché cet argent sans avoir pourtant produit grand-chose de sérieux. Et c'est là le problème. Certes elle-même n'a pas profité de cet argent, mais elle va devoir s'expliquer ce mercredi matin sur ses liens supposés avec les bénéficiaires. En parallèle, une information judiciaire est ouverte.

Dans ces conditions, certains aimeraient la voir quitter le gouvernement. Elle est logiquement devenu une cible pour l'opposition. Ce mardi encore, La France insoumise a réclamé son départ.

"Il faut que ça se termine vite"

Mais il y a plus préoccupant pour Marlène Schiappa. Dans son propre camp aussi on s'attaque à elle. "On arrive à un point où ça n’est plus possible", reconnait un macroniste. "Elle est fragilisée, il faut que ça se termine vite. Si elle est emmerdée elle doit démissionner", lance un autre.

On l'accuse aussi de ne pas travailler, de ne pas faire avancer ses dossiers, alors qu'elle est secrétaire d'Etat à la vie associative depuis presque un an. "C'est une non-ministre", souffle un élu.

Marlène Schiappa avait pourtant l'habitude d'aller au front dans les médias, très à l'aise avec le clash, le "buzz". Mais elle s'est un peu perdue, jusqu'à accorder une interview au magazine de charme Playboy: "Comment peut-on s'exprimer dans une revue entre deux photos de femmes nues", s'étrangle un cadre de la majorité.

Désormais elle est contrainte de battre en retraite. Un conseiller de l'exécutif décrit "une atmosphère crépusculaire" dans son cabinet. Bref, "Schiappa, c'est fini", assure-t-on en coulisses.

Des soutiens de poids

Mais il y a aussi ceux qui continuent de la soutenir. Et pas des moindres: Gérald Darmanin qui dit qu'elle est "sa ministre de cœur". Elle a aussi le soutien supposé aussi d'Alexis Kohler, le bras droit du président de la République. Et même celui encore très récent d'Elisabeth Borne.

Par ailleurs, le risque c'est qu'en quittant le gouvernement elle ne devienne que plus dangereuse. "Schiappa, c'est la Nadine Morano de Renaissance", analyse un député LR. "Elle crée des emmerdes quand elle est là, mais c'est encore pire quand elle est dehors", poursuit-il. Enfin, elle fait partie des plus anciennes fidèles d'Emmanuel Macron, présente à ses côtés depuis 2016. "Et moi je soutiendrai toujours l'équipe du début" prévient, par réflexe, un marcheur influent.

Cyprien Pézeril