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Police-Justice

Fonds Marianne: perquisitions aux domiciles du préfet Christian Gravel et de Mohamed Sifaoui

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Des perquisitions étaient en cours ce mardi aux domiciles du préfet Christian Gravel, responsable de la gestion du fonds Marianne, et de Mohamed Sifaoui, co-responsable de la principale association bénéficiaire des subventions du fonds.

Le domicile du préfet Christian Gravel a été perquisitionné ce mardi matin dans l'enquête pour détournement de fonds publics portant sur le controversé "Fonds Marianne" de lutte contre le séparatisme, a appris l'AFP de source proche du dossier, confirmant une information de RTL.

Christophe Gravel, responsable de la gestion du fonds, a démissionné la semaine dernière de son poste à la tête du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR) après la publication d'un rapport de l'Inspection générale de l'administration (IGA) le mettant en cause.

Dans le même temps, une perquisition était aussi en cours au domicile de Mohamed Sifaoui, co-responsable de la principale association bénéficiaire du fonds Marianne de lutte contre le "séparatisme", a annoncé la commission d'enquête du Sénat, qui devait l'auditionner.

"Il s'avère, que depuis 6 heures du matin, une perquisition est en cours à son domicile", l'empêchant de pouvoir honorer ce rendez-vous, a déclaré Claude Raynal, président de cette commission d'enquête, à l'ouverture de l'audition, en lisant un message de l'avocat de Mohamed Sifaoui.

335.000 euros de subventions

Mohamed Sifaoui était le directeur des opérations de l'Union des sociétés d'éducation physique et de préparation militaire (USEPPM), la bénéficiaire principale du Fonds Marianne (dotation de 355.000 EUR), dont la gestion, controversée, est dans le viseur de la commission d'enquête du Sénat, mais fait aussi l'objet d'une information judiciaire ouverte au Parquet national financier (PNF) pour des soupçons de détournement de fonds publics.

Le Fonds Marianne, doté à son lancement de 2,5 millions d'euros, a été mis en place en avril 2021, après l'assassinat de Samuel Paty, et visait à financer des associations défendant "les valeurs de la République" en apportant, sur les réseaux sociaux, des "contre-discours" à l'islam radical.

Un rapport publié par l'inspection générale de l'administration (IGA) il y a une semaine a dénoncé de nombreux "manquements" de l'association, à la fois dans le processus de candidature, puis dans l'utilisation des fonds. L'IGA a relevé de graves "irrégularités", comme par exemple "des doublements de salaires pour les deux porteurs du projet USEPPM - avec in fine un résultat bien décevant en terme de contenus : 451 communications sur différents comptes, 8 articles sur un site internet.

Après le rapport de l'IGA, Christian Gravel, la patron du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), la structure responsable de la gestion de ce fonds au ministère de l'Intérieur, a démissionné.

G.D. avec AFP