Frères musulmans: pour Marine Le Pen, "la mise en cause de Karim Benzema est une diversion de Gérald Darmanin"

Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, a ciblé Karim Benzema ces derniers jours sur ses "liens notoires" supposés avec les Frères musulmans, après son message sur les réseaux sociaux pour les victimes des bombardements israéliens sur la bande de Gaza. Pour Marine Le Pen, c’est "une diversion" de la part de Gérald Darmanin.
"Monsieur Darmanin a bien appris la leçon de Charles Pasqua, qui disait que si une affaire vous gêne, il faut créer une affaire dans l’affaire, jusqu’à ce que plus personne n’y comprenne rien. La mise en cause de Karim Benzema, qui ne vit même plus en France, est une diversion à mon avis, alors que nous sommes confrontés à des problèmes majeurs, avec le fondamentalisme islamiste dans notre pays et les attentats qui continuent à se dérouler sur notre territoire" explique-t-elle dans Apolline Matin sur RMC et RMC Story.
"Manifestement une complaisance pour l’islamisme le plus radical"
L’ancienne candidate à l’élection présidentielle pointe tout de même, elle aussi, l’approche de Karim Benzema. "Je n’ai pas les informations précises de Gérald Darmanin. Mais ce qui est sûr, c’est que monsieur Benzema a manifestement une complaisance pour l’islamisme le plus radical, affirme la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale. Tant qu’on n’a pas décrété que cette idéologie est interdite, ce que nous souhaitons et réclamons depuis des années, alors monsieur Darmanin n’est pas fondé à venir opérer ce reproche. Il le fait pour cacher son absence d’action contre cette idéologie totalitaire."
"Il faut faire voter une loi contre les idéologies islamistes"
Au-delà de l’affaire Benzema-Darmanin, Marine Le Pen estime qu’"il faut faire voter une loi contre les idéologies islamistes", déjà "proposée et rédigée" par le RN. "Il y a une contradiction: monsieur Darmanin reproche à monsieur Benzema d’être proche des Frères musulmans, mais je ne l’ai jamais entendu demander l’interdiction des Frères musulmans, souligne-t-elle. Avant de reprocher à quelqu’un de partager une idéologie, encore faut-il s’exprimer sur cette idéologie, dire en tant que ministre de l’Intérieur que c’est une partie de l’idéologie totalitaire du fondamentalisme islamiste et qu’il va proposer toute une série de lois pour lutter contre. Notre pays est pénétré par une idéologie totalitaire, qu’on retrouve partout."
Et selon Marine Le Pen, une telle loi permettrait de pouvoir interdire des manifestations pro-palestiniennes par exemple, si le gouvernement le souhaite, alors que le Conseil d’Etat a rejeté l’interdiction systématique. "Avec la loi que je veux faire passer, il suffirait de démontrer que les organisateurs de cette manifestation sont des soutiens du terrorisme islamiste, les porteurs d’une idéologie, pour pouvoir l’interdire, assure-t-elle. En l’état, le droit ne le permet pas." Quant au "délai de décence" avancé par Emmanuel Macron pour justifier les premières interdictions de ces manifestations, "ça ne veut rien dire, ce n’est pas un concept juridique" selon Marine Le Pen. C’est quelque chose qu’a trouvé Emmanuel Macron pour s’en sortir, mais dans la bouche d’un président de la République, c’est quand même très faible."