Gérald Darmanin veut expulser "tout étranger reconnu coupable d'un acte grave par la justice"
Interrogé dans le journal Le Monde, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé qu'il allait proposer de légiférer en vue de pouvoir expulser "tout étranger" ayant "commis des actes graves":
"Aujourd'hui, un étranger qui a commis des actes graves n'est pas expulsable dès lors qu'il remplit certaines conditions, comme une arrivée sur le territoire national avant l'âge de 13 ans. Nous voulons permettre l'expulsion de tout étranger reconnu coupable d'un acte grave par la justice, quelle que soit sa condition de présence sur le territoire national", a déclaré le ministre de l'Intérieur dans les colonnes du journal du soir.
Cette nouvelle disposition sera intégrée à la future loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur (Lopmi), qui sera débattue à la rentrée.
Une main tendue aux LR
Pour faire adopter cette loi, Gérald Darmanin est prêt à discuter, à amender et trouver des compromis avec d'autres partis: les centristes, certains partis de gauche mais aussi Les Républicains. Tel un appel du pied, Gérald Darmanin se dit dispose à "reprendre" dans ce projet de loi "un certain nombre de propositions" de figures des LR "comme la loi anticasseurs de Bruno Retailleau", ancien candidat à la primaire de la droite et "en matière d'immigration, à réfléchir aux conclusions de 'l'excellent rapport'" du sénateur François-Noël Buffet.
Ce dernier se dit même prêt à saisir la main tendue par Gerald Darmanin.
"Sur le principes je ne suis pas hostile au fait qu'il fasse des propositions et que l'on puisse trouver des compromis. S'il y a une possibilité d'aboutir, il ne faut pas fermer la porte", explique le sénateur LR.
Un terreau facile au compromis avec la droite
Une porte qui pourrait même s'ouvrir un peu plus. Pour Stephane Zumsteeg, directeur du département politique et opinion au sein d'Ipsos, la thématique de l'immigration est propice à un compromis avec les Républicains et cet électorat est "très à cheval sur la question de l'autorité et de la délinquence des personnes étrangères".
"Ce qu'attend une partie de cet électorat, c'est que leurs idées soient remises au centre du débat et d'avoir des propopositions très à droite", explique le spécialiste de l'opinion.
LR divisés
En revanche ces déclarations ne font pas l'unanimité chez tous les Républicains. Du côté d'Ottman Nasrou, ancien porte-parole de Valérie Pécresse pendant la campagne présidentielle, la porte semble fermée à un accord. Il estime que Gérard Darmanin "devrait commencer par faire son travail correctement" et dénonce un "enfumage":
"Il n'y a pas de main tendue, car il n'y a pas d'accord à trouver sur quoi que ce soit."