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Gouvernement: la rentrée de Nicole Belloubet, parfaite illustration du flou politique

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Nicole Belloubet, la ministre de l’Education nationale démissionnaire, a présenté la rentrée scolaire lors d’une conférence de presse ce mardi. Dans un certain flou, vu la situation politique…

La rentrée scolaire, c’est lundi. Et la ministre de l’Education nationale démissionnaire Nicole Belloubet a tenu ce mardi sa conférence de presse de rentrée. Une parfaite illustration du flou politique dans lequel on se trouve… Et à vrai dire, on ne sait pas bien si c’était une vraie conférence de presse ou des adieux avant l’heure. "Si vous me demandez si j’ai envie de continuer, la réponse est oui. Mais bon, s’il y autre chose à faire, je ferai autre chose. Je suis capable d’aller cueillir des champignons à l’automne aussi, ça m’intéresse beaucoup", a assuré Nicole Belloubet.

Si vous êtes encore sur le rythme de la fin des vacances, à essayer de remettre les enfants dans le rythme, la rentrée s’annonce complexe. Sans même parler des appels à la grève pour le 10 septembre. "Les sonneries des classes ne se calent pas sur celles du Palais Bourbon", dit la ministre démissionnaire. Mais l’impasse politique a un impact dans les salles de classe, parce qu’il y a des mesures qui étaient prévues, prêtes, pour lesquelles les décrets ne sont pas signés.

Comme les nouveaux programmes de maths et de français au primaire, le brevet obligatoire pour passer en seconde (peut-être l’an prochain), ou encore une mesure que Nicole Belloubet semble déjà regretter, la nouvelle filière bac+3 pour la formation des enseignants avec rémunération dès le master. Tout était prêt, y compris dans les universités. Mais pas de décret… Il manque une signature de Bercy. Nicole Belloubet a d’ailleurs beaucoup parlé de pistes, de chantiers, pour le prochain gouvernement.

La matinale 100% info et auditeurs. Tous les matins, Apolline de Malherbe décrypte l'actualité du jour dans la bonne humeur, avec un journal toutes les demies-heures, Charles Magnien, le relais des auditeurs, Emmanuel Lechypre pour l'économie, et Matthieu Belliard pour ses explications quotidennes. L'humoriste Arnaud Demanche vient compléter la bande avec deux rendez-vous à 7h20 et 8h20.
Expliquez-nous par Matthieu Belliard : Incertitude politique, l'impact sur la rentrée scolaire - 28/08
3:07

Nicole Belloubet prend ses distances avec Gabriel Attal

Autre indice qui trahit le climat politique: c’est comme si Nicole Belloubet voulait s’affranchir de Gabriel Attal. Car elle prend clairement ses distances. Vous vous rappelez des cours d’empathie pour lutter contre le harcèlement scolaire? Voici ce qu’elle en a dit ce mardi: "Le seul cours d’empathie que j’ai vu avait lieu au cours d’une visite officielle et il a consisté à ce qu’à un moment, les élèves se prennent dans les bras. Et j’ai vu devant moi Brigitte Macron enlacer Gabriel Attal. J’en ai déduit que c’était sûrement très utile (rires dans la salle)".

Nicole Belloubet s’est aussi attaquée à l’une des mesures phare de Gabriel Attal, son prédécesseur à l’Education nationale: les groupes de niveaux. Comme expliqué dans les indiscrets RMC ce mardi matin, ils seront bien mis en place, mais dans une version très souple pour les établissements. Mais surtout, on dit groupe de niveau alors que Nicole Belloubet s’est chamaillée avec Gabriel Attal pour qu’on appelle bien ça des groupes de "besoins". Elle y tenait. Elle l’a redit lors de sa conférence de presse, mais elle s’est elle-même emmêlée les pinceaux: "Je parle de groupes de niveaux et les textes ne parlent que de groupes de niveaux. Pardon… C’était la seule chose qu’il ne fallait pas dire… Des groupes de besoins".

A quelques jours de la rentrée, sans connaître le nouveau gouvernement, les chefs d’établissements sont dans l’attente. De toute façon, ils étaient contre une bonne partie des mesures prévues initialement pour cette rentrée. Mais après cinq ministres en un peu plus de deux ans à l’Education nationale, peut-être qu’en cette rentrée, ils se satisferont de cette stabilité imposée. Reste à savoir si à l’automne, Nicole Belloubet sera encore ministre… ou partie aux champignons.

Matthieu Belliard