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Lancement des "groupes de besoins" pour les élèves de 6e et 5e: une véritable usine à gaz

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La rentrée scolaire, c’est lundi prochain. La ministre de l’Éducation démissionnaire, Nicole Belloubet, tient sa conférence de presse ce mardi 27 août à 10h, avec une grande nouveauté pour les collégiens: la mise en place de groupes de besoins pour les élèves de 6ᵉ et 5ᵉ. Et pour le moment, c’est une usine à gaz.

Une grande nouveauté au collège qui est une usine à gaz depuis le départ... Gabriel Attal, lorsqu’il était ministre de l’Éducation, souhaitait la création “des groupes de niveau”. Avec Nicole Belloubet, ils sont devenus “des groupes de besoins”. Et ce qui ne s’énonce pas clairement se met rarement en place simplement.

Ces groupes de besoins doivent concerner tous les élèves de 6ᵉ et de 5ᵉ en français et en mathématiques. Mais “des groupes de besoin”, ça veut dire quoi exactement? Ça veut dire que les élèves les plus en difficultés sont réunis en petits groupe, de 15 élèves maximum, pendant que les autres élèves forment des groupes plus larges et homogènes et donc, on l’espère, plus stimulants pour l’apprentissage.

Les indiscrets : Les "groupes de besoins", une usine à gaz - 27/08
Les indiscrets : Les "groupes de besoins", une usine à gaz - 27/08
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Une réforme difficile à mettre en place

Sauf qu’avec peu de moyens et encore moins de professeurs, chaque collège fait comme il peut. Par exemple, le directeur d’un collège de Normandie a confié à RMC qu’il n’a rien mis en place du tout. Alors que dans cet autre collège d’Ardèche, les demiclasses de langue et de sciences ont été supprimées pour libérer des moyens et du temps pour ces groupes de besoin.

À Cognac, autre cas de figure. Là-bas, les groupes de besoins seront mis en place en 5ᵉ, mais pour des questions d’effectif, ce sera très compliqué de les mettre en place en 6ᵉ. Résultat des courses: une réforme avec autant de configurations que d’établissements… Et certainement, une majorité de collège sans aucun changement.

La mesure phare du choc des savoirs, censée remonter le niveau des collégiens, en nette baisse dans le dernier classement Pisa, ressemble donc déjà plus à un problème qu’à une solution.

Bérengère Bocquillon