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Gouvernement: la stratégie du PS divise, "on a l’impression qu’on va retomber dans le même cirque"

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Emmanuel Macron, en quête d'un Premier ministre, poursuit ses consultations ce lundi matin. Il reçoit les indépendants du groupe Liot, puis les communistes et les écologistes. Les insoumis ont eux refusé l'invitation du chef de l'Etat. Le parti de Jean-Luc Mélenchon dénonce une "trahison" si des socialistes venaient à rejoindre le futur gouvernement.

Jean-Luc Mélenchon menace le Parti socialiste de "continuer le Nouveau Front populaire sans eux" si un accord est trouvé avec Emmanuel Macron. La France insoumise dénonce une "trahison" des socialistes s'ils rejoignaient le futur gouvernement.

Les tensions au sein de l'union de la gauche ont grimpé d'un cran après l'ouverture d'Olivier Faure à un "gouvernement d'intérêt général", sur la base de "concessions communes". Il "ne décide pas tout seul", a répondu le chef de file insoumis qui pointe du doigt la "méthode extrêmement brutale" et "personnelle" d'Olivier Faure. LFI qui, de son côté, ne veut pas rencontrer le président lors de ses consultations ce lundi.

Des discussions avec le camp présidentiel qui font débat parmi les électeurs socialistes. Sur le marché de Caen, tracts rouges en main, le député Arthur Delaporte et quelques militants arpentent les allées du marché. La pluie et le vent ne freinent pas les électeurs qui font part de leur crainte. “On a l’impression qu’on va retomber dans le même cirque”, déplore un Caennais.

Une censure et des négociations avec le camp présidentiel qui questionnent. Alors, le député fait preuve de pédagogie.

“L’idée, ce n’est pas de proposer aux macronistes d’entrer au gouvernement, mais plutôt d’entrer en discussions pour trouver des points communs”, assure-t-il.

“Pourquoi pas”, disent certains, mais d'autres sont plus sceptiques, comme Marie. “Qu’est-ce qui fait qu’il vous laisserait accéder au gouvernement?”, demande-t-elle.

"C'est vrai que ça peut provoquer des tiraillements"

Elle aimerait que la gauche parle d'une seule voix, mais La France insoumise refuse de parler avec le chef de l'Etat. Et ça inquiète. “Si c’est retour à la case départ et que vous perdez toute la gauche, que vous vous retrouvez tout seul dans la plaine…”, hésite-t-elle. “L’idée, ce n’est pas qu’on soit tout seul, c’est qu’on fasse ça à plusieurs. Mais c’est vrai que ça peut provoquer des tiraillements”, lui répond le député.

Des tiraillements qu'Arthur Delaporte ne minimise pas. Il dit ne pas oublier la bannière Nouveau Front populaire qui l'a fait élire.

“C’est aussi bien d’entendre ces gens qui nous disent, ne nous trahissez pas. Mon objectif, c’est de faire en sorte de mettre en place ce programme de justice sociale. De faire le maximum pour obtenir ce que je peux essayer d’avoir”, explique-t-il.

Mais tous ne sont pas convaincus de cette stratégie. “A chaque fois que l'on joue, on perd”, s'exaspère même une électrice.

Luca Lauber avec Guillaume Descours