Premier ministre: "Emmanuel Macron voudrait se nommer lui-même", tacle le député PS Arthur Delaporte

"En colère", le député PS Arthur Delaporte estime sur RMC et RMC Story qu'Emmanuel Macron devrait se "mettre en retrait" après le refus du président de la République de nommer Lucie Castets, la candidate du NFP pour le poste de Premier ministre. "Le pouvoir s'est déporté au parlement et n'est plus à l'Elysée. Le président de la République fait tout pour le confisquer, je pense qu'il préfèrerait se nommer lui-même à l'Elysée", tacle l'élu du Calvados.
"Il avait envisagé de nommer Jordan Bardella, le président du RN, même s'il avait une majorité relative, mais lui aussi serait toujours tombé mécaniquement", ajoute Arthur Delaporte, très remonté.
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"On ne peut pas décréter qu'un gouvernement n'est pas possible"
Et la promesse de Jean-Luc Mélenchon de ne pas placer de ministres insoumis au gouvernement n'a pas suffi, Emmanuel Macron et la droite s'opposant à tout Premier ministre du NFP. "On a bien vu la réponse: ce n'est pas de LFI dont on ne veut pas mais de tout le programme du NFP", déplore Arthur Delaporte qui dénonce "une tartufferie".
"Les macronistes qui ont dit qu'ils censureraient seulement s'il y avait des LFI, c'était une tartufferie puisque l'objectif, c'était de garder le pouvoir et d'éviter qu'un programme d'alternative se mette en place", ajoute le député PS.
"Le président de la République a décrété qu'un gouvernement Lucie Castets, ce n'était pas possible. Mais a priori, en démocratie, on ne peut pas décréter qu'un gouvernement n'est pas possible", déplore Arthur Delaporte.
"Vol", "déni de démocratie" et motion de destitution
Dans les rangs du NFP, on dénonce un déni de démocratie. Lucie Castets, la principale intéressée, appelle ce mardi à la mobilisation contre un "déni de démocratie": "J'appelle les gens à se mobiliser, chacun à leur manière. Je pense que c'est un déni de démocratie et que la décision du président Macron ne correspond pas à la logique des institutions et à la logique démocratique. C'est extrêmement inquiétant", a-t-elle assuré sur France Inter.
"Emmanuel Macron est en pleine dérive illibérale" et "vole l'élection", juge de son côté la secrétaire nationale d'Europe écologie-Les Verts Marine Tondelier.
Chez les insoumis, on annonce d'ores et déjà une motion de destitution. "La réplique populaire et politique doit être rapide et ferme. La motion de destitution sera déposée. Le moment venu, la censure d'un gouvernement de droite viendra", a promis Jean-Luc Mélenchon sur X.