Hausse des frais de mandat des députés: le RN fait volte-face et demande un report à l'Assemblée

Des députés RN à l'Assemblée nationale le 15 février 2023 - Geoffroy Van der Hasselt / AFP
Après l'avoir approuvée la veille, le RN a demandé jeudi le report de l'augmentation de 300 euros de l'avance de frais de mandat (AFM) des députés décidée par le bureau de l'Assemblée nationale, reconnaissant que cette décision avait suscité un "émoi certain".
Cette augmentation "suscite, à juste titre, un émoi certain chez nos compatriotes dans une période où le pouvoir d'achat de très nombreux Français est très dégradé", reconnaissent dans un communiqué les vice-présidents RN de l'Assemblée nationale, Hélène Laporte et Sébastien Chenu, qui demandent à la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, de "reporter sine die" cette mesure.
Pour justifier leur vote, ils expliquent que l'augmentation leur avait été présentée "comme une compensation quasi automatique de l'inflation".
"On doit montrer l'exemple"
La décision de porter l'AFM de 5.645 euros à 5.950 euros (+5,4%) par mois a été prise par le bureau, la plus haute instance de l'Assemblée nationale, avec le soutien de tous les groupes politiques présents au moment du vote, sauf de La France insoumise qui s'est abstenue. La socialiste Valérie Rabault, absente lors du vote, avait fait part de ses réserves.
Le député LFI de la Somme François Ruffin, a dénoncé ce jeudi sur RMC et BFMTV une décision "choquante" alors que l'Assemblée nationale "refuse l'indexation des salaires sur l'inflation".
"Ce n'est pas normal. S'il faut se serrer la ceinture, on doit montrer l'exemple, ça doit commencer par le haut", a ajouté l'élu assurant qu'il allait reverser cette somme à "Solidarité paysans" une association de défense et d'accompagnement des agricultrices et agriculteurs en difficulté.
Une dotation dont le surplus est restitué à la trésorerie de l'Assemblée
L'AFM est une dotation permettant aux députés de payer leur permanence parlementaire, leurs déplacements, leurs frais d'hébergement, de documentation, de réception ou de représentation.
Ces dépenses sont contrôlées depuis 2018 et les sommes non utilisées doivent être restituées à la trésorerie de l'Assemblée nationale.