RMC
Politique

Intervention surprise de Gabriel Attal: "Un vrai sujet démocratique" pour Marie Toussaint, "sidérée"

placeholder video
Marie Toussaint, la candidate aux élections europénnes, a réagi ce mardi sur RMC-BFMTV à la polémique provoquée par Gabriel Attal. La veille, le Pemier ministre s'est invité lors du passage de Valérie Hayer, la candidate macroniste.

"On n'a jamais vu ça." Tête de liste Les Ecologistes pour les prochaines élections européennes, Marie Toussaint était l'invitée du Face à face sur RMC-BFMTV ce mardi 4 juin. Elle a réagi à l'intervention surprise du Premier ministre auprès de la candidate Renaissance, Valérie Hayer.

Lundi, les têtes de listes ou leurs représentants défilaient à l’auditorium de Radio France, en vue des élections européennes et à quelques jours du scrutin. Mais le passage de la candidate du parti présidentiel a été interrompu par Gabriel Attal. Le chef du gouvernement a alors pris la parole après cette arrivée surprise.

Les réactions ne se sont pas fait attendre et les oppositions de tout bord politique se sont rapidement indignées. "J'ai été sidérée", a pour sa part déclaré Marie Toussaint sur RMC-BFMTV, estimant que "cela pose deux problèmes".

"Une entrave à l'esprit de notre République"

"Le premier est démocratique, parce que quand on est un exécutif dans la démocratie française, son rôle n'est pas de venir faire irruption lors d'une campagne électorale, quelle qu'elle soit d'ailleurs. Cela pose une vraie question sur sa place dans les médias", a estimé la candidate écologiste. "On n'a jamais vu ça dans l'histoire de la République française, ou en tout cas pas à ma connaissance", a-t-elle poursuivi, en dénonçant "une véritable entrave à l'esprit de notre République".

"Cela pose un vrai sujet démocratique", pour Marie Toussaint.

"Le deuxième sujet, c'est qu'on a un président de la République et un Premier ministre qui s'invitent, qui mangent du temps de parole très littéralement, dans le cas de cette émission à leur candidate", a ensuite déclaré l'eurodéputée. "Cela révèle une façon qu'ont le président et le Premier ministre de penser que leur candidate n'est pas assez solide. Mon sentiment, c'est qu'aucun de grands hommes de La République en marche (LREM, ex-nom de Renaissance) n'a eu le courage d'aller porter cette campagne, le courage qu'a eu Valérie Hayer".

L'exécutif trop interventionniste?

Une histoire de sexisme, aussi? Comme l'ont dénoncé certains, notamment le candidat Les Républicains François-Xavier Bellamy immédiatement en direct sur franceinfo. "J'ai quand même un peu ce sentiment-là, quand je regarde la façon dont ils traitent Valérie Hayer", a, elle, jugé Marie Toussaint. "Apparemment, Emmanuel Macron aurait dit qu'il devait tout faire tout seul", a même lancé l'eurodéputée.

"On a eu des avancées en matière de présence des femmes dans la vie politique, au Parlement européen en particulier, où nous comptons pour plus de 40% de l'hémicycle, c'est différent de la France, et où plusieurs présidentes des groupes politiques sont des femmes", a souligné la candidate écologiste. "Et finalement, j'ai peur d'un recul en arrière."

Au sujet de l'interventionnisme de l'exécutif, "le problème, c'est la répétition des interventions impromptues du président de la République", a par ailleurs regretté Marie Toussaint, en réaction à l'interview du chef de l'Etat prévue aux journaux télévisés de 20h jeudi.

Maxime Ponsot