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INFO RMC. RN: la nouvelle stratégie pour sélectionner les candidats aux municipales et législatives

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Le Rassemblement national a organisé ce lundi sa première commission nationale d'investiture pour les élections municipales de 2026. Le parti de Jordan Bardella met en avant un filtrage approfondi pour éviter les dérapages de certains candidats aux prochaines élections, comme ce fut le cas lors des législatives anticipées en juin.

Éviter les "brebis galeuses", c’est l’objectif affiché du Rassemblement national. Les cadres du parti se sont réunis ce lundi 16 décembre au siège du parti pour une réunion de la commission d'investiture, la première pour les élections municipales en 2026. C'est ici que sont retenues ou non les candidatures pour les prochaines élections. "Il faut tutoyer la perfection, y compris dans la sélection des candidats" explique un responsable du RN.

Il a en tête la campagne menée au mois de juin et juillet dernier où des dizaines de candidats investis par le parti de Jordan Bardella ont tenu des propos racistes et antisémites. Ils avaient été désignés par le président du RN comme étant des "brebis galeuses", mettant en lumière les failles dans le choix de certains candidats investis dans la précipitation de la dissolution.

Lors de cette salve d'investiture qui devrait courir jusqu'au mois de mars, le RN veut mettre en avant une image plus stricte dans ses choix de candidats pour les prochaines échéances électorales. Les prétendants à l'investiture sont d'abord auditionnés par les responsables du parti sur leur parcours et leur motivation. Ceux qui sont retenus entrent dans une deuxième phase de sélection, raconte en privé à RMC une cadre du parti.

Ces candidats devront s'engager à "une double candidature". S'ils veulent être élus députés, il faudra aussi qu'ils soient tête de liste dans leur ville. Cette double candidature ne s'impose qu'aux profils les moins connus pour qu'ils s'investissent sur le terrain. "Ils doivent être les premiers animateurs politiques de la circonscription" justifie le responsable cité plus haut. La double candidature permet, selon les cadres du RN interrogés, "d'être prêt dès l'été pour une législative en cas de dissolution et, si ce n'est pas le cas, d'avoir labouré le terrain pour les municipales".

Les indiscrets : Municipales 2026, comment le RN tente d'éviter les dérapages de ses candidats - 17/12
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Une forte concurrence

Toutes leurs activités en circonscription seront justement scrutées de près par les responsables du RN. Les candidats auront l'obligation de rendre un rapport détaillé sur ce qu'ils font via une plateforme en ligne qui sera disponible en janvier. Ils devront par exemple mentionner les tractages sur les marchés, les réunions publiques qu'ils organisent, la manière dont ils s'opposent au député sortant ou encore leur présence aux meetings de Jordan Bardella.

Ce suivi des candidats se fera en lien entre la direction du parti et les référents départementaux du RN. "Nous serons intransigeants" assure-t-on dans l'état-major du RN. En plus du militantisme de terrain, les publications sur les réseaux sociaux des candidats seront également passées au peigne fin grâce à un outil d'intelligence artificielle. Et chacun devra suivre plusieurs formations et prendre des cours de média training dispensés par des députés du Rassemblement national.

Pour conserver leur investiture, les candidats devront faire leurs preuves, car en cas de manquement à leurs engagements, ils pourront être remplacés par un autre profil. "Nous avons selon les circonscriptions six à huit candidatures", explique un cadre. Une manière de mettre en garde ceux qui s'élanceront avec la bannière RN aux prochaines élections. Mais cela suffira-t-il à éviter des dérapages comme lors des législatives de juin et juillet 2024? Un parlementaire d'opposition est sceptique. "A chaque élection, ils disent qu'ils trient les profils. Mais on arrivera toujours à poser la question qu'il faut pour qu'ils disent une bêtise", affirme-t-il.

Stéphane Duguet avec Guillaume Descours