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Le maire d'Annezin en colère contre les "connards" qui ont voté FN : "j'ai perdu mon sang froid"

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- - AFP

Le maire divers gauche de la ville d'Annezin dans les Hauts-de-France, Daniel Delomez, a vivement réagi dimanche soir. Marine Le Pen est arrivée en tête dans sa commune avec 38,07% des voix, faisant dire au maire qu'il ne voulait pas "consacrer sa vie à des connards", et qu'il envisageait de démissionner.

Daniel Delomez, maire divers gauche d'Annezin, dans les Hauts de France.

"Ce score de Marine Le Pen n'était pas un choc puisque le Front national avait obtenu davantage de voix aux élections régionales. C'était largement attendu même si c'est un vote de haine.

Ce qui m'a surtout mis en colère, c'est de voir quelques personnes qui riaient après les résultats. Elles ont le droit de rire, mais ce sont des personnes que je connais bien et qui ne se rendent pas compte qu'ils sont en train de couper la branche sur laquelle ils sont assis. Ce sont des personnes pour lesquelles je cherche un logement, pour lesquelles je cherche du travail. C'est ce qui m'a vexé.

Le vocabulaire que j'ai employé n'était pas approprié, ni très poli. J'ai perdu mon sang froid. C'était un cri du cœur qui n'a pas duré. Je regrette ce mot, mais je ne regrette pas le fond de ma pensée. Je vais réunir mon groupe politique et nous prendrons une décision définitive. 

Le score de Marine Le Pen ne va pas perturber ma vie. Ce qui me perturbe c'est ce mot employé, surtout que ce n'est pas habituel de ma part.

J'ai 70 ans, j'ai assez donné. De toute façon, c'est mon dernier mandat, il devait s'arrêter en 2020. J'ai fait une erreur, j'assume, si je sens que j'ai fait une erreur, je pars. Mais il faut laisser du temps au temps. Parmi mes administrés, personne ne me dit de partir, certains me disent même de rester.

Toutes les promesses et les beaux mots politiques, je n'y crois plus. Mon mandat de maire me plait fortement, je suis en contact avec les gens. Je garde mes idées de jeunesse sur la grande politique mais j'ai quand même perdu mes illusions".

Propos recueillis par Paulina Benavente