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Législatives: abstention, dynamique pour la Nupes, pas d’élan pour Ensemble… les leçons du 1er tour

Dans "Apolline Matin" ce lundi sur RMC et RMC Story, Bernard Sananès, président de l’institut de sondage Elabe, a tiré les enseignements du premier tour des élections législatives 2022. Avec notamment une dynamique "favorable à la Nupes.

Une abstention record (52,49%)

Bernard Sananès, président de l’institut de sondage Elabe:

"C’est historique, c’est supérieur à 2017. Le record est à nouveau battu. Plus de 25 millions d’électeurs ne sont pas allés voter. C’est deux fois qu’à l’élection présidentielle. Un grand nombre d’électeurs estiment avoir fait leur devoir électoral au moment de l’élection présidentielle, parce que c’est l’élection centrale. La campagne n’a pas été dynamique, les médias en ont peu parlé. Enfin, on le sait, les Français connaissent mal le travail de leurs députés et l’interdiction des cumuls a cassé un peu le lien plus personnel qui existait entre les citoyens et les députés. (…) En général, l’abstention progresse entre les deux tours."

Une dynamique "favorable" pour la Nupes

Bernard Sananès, président de l’institut de sondage Elabe:

"Jean-Luc Mélenchon Premier ministre, ce n’est pas l’hypothèse la plus probable, sur la base des résultats d’hier. Mais ce que l’on constate, c’est que la dynamique électorale est favorable à la Nupes. La stratégie d’avoir présenté un candidat unique dans la quasi-totalité des circonscriptions, avec des dissidences qui ont peu fonctionné, était la bonne. La gauche devrait être dans 450 à 500 duels au second tour."

"Pas d’élan" pour Ensemble

Bernard Sananès, président de l’institut de sondage Elabe:

"L’impopularité du premier quinquennat s’est enkystée. La présidentielle de 2022 n’a pas remis les compteurs à zéro. Ce début de quinquennat n’est pas marqué comme un élan, comme ça avait le cas en 2017. Macron était à 24% à la présidentielle en 2017 et à 32% aux législatives. Là, Macron à 27,85% et autour de 26% hier soir. Il n’y a pas cette dynamique. Il n’y a pas non plus, en tout cas moins que d’habitude, ce qu’on appelle la démobilisation du perdant. La gauche, finalement, et le Rassemblement national, ont réussi à maintenir mobilisée une partie de leur électorat.

Vers un groupe pour le Rassemblement national

Bernard Sananès, président de l’institut de sondage Elabe:

"Au RN, ils vont pouvoir constituer un groupe. Notre projection donnait entre 25 et 35 députés. Tout cela va dépendre des reports, voir s’il y a encore un front républicain anti-RN dans certaines circonscriptions. Est-ce que l’électorat de gauche va voter pour un candidat Ensemble ? Est-ce que l’électorat d’Ensemble va voter pour un candidat de gauche pour faire barrage au RN ? Mais pour le RN, c’est important. D’ailleurs, le RN fait mieux qu’en 2017."

"Mauvaise soirée" pour LR, mais "peut-être un groupe charnière"

Bernard Sananès, président de l’institut de sondage Elabe:

"C’est une mauvaise soirée pour Les Républicains. Evidemment, si on compare aux 4,78% de Valérie Pécresse, c’est plus, puisque LR + UDI + DVD, ça fait 13%. Mais la droite modérée va perdre sans doute un siège sur deux. Il y avait 136 sièges de droite en 2017. Ils ne seront plus la première force d’opposition, c’est certain. Mais s’il n’y a pas de majorité absolue En Marche, ils vont redevenir peut-être un groupe charnière. Un groupe sur lequel la majorité présidentielle devra compter pour faire voter des textes."

LP