Législatives: dans le Morbihan, des électeurs déboussolés face à la percée du RN

Séisme en Bretagne, au lendemain du premier tour des élections législatives. La région, historiquement anti-RN, pourrait élire ses premiers députés d’extrême droite le 7 juillet prochain. Dans le Morbihan, deux circonscriptions ont placé en tête un candidat du Rassemblement national. Avec dans ces deux cas, le RN qui est arrivé en tête, devant le camp présidentiel et le Nouveau Front populaire.
Jean-Luc Mélenchon ayant appelé les candidats Nouveau Front populaire arrivés à la troisième place à se retirer, dans ces conditions, ce sont donc les électeurs de gauche qui ont la clé du scrutin. Face aux 36% pour le candidat RN dans sa circonscription du centre-Bretagne (Antoine Oliviero), Christian est atterré.
“Pour moi, ce premier tour, c’est une catastrophe. Voir le Rassemblement national en tête, c’est très inquiétant”, indique-t-il.
Le RN, "ça reste une menace"
Il demande à la candidate NFP (Marie Madeline Doré-Lucas) de suivre la consigne des chefs des partis de gauche. “La solution maintenant, c’est un désistement du Nouveau Front populaire puisqu’ils sont troisièmes et qu’ils doivent faire barrage au Rassemblement national. Il n’y a pas d’autre solution”, appuie-t-il. Il votera donc pour la députée macroniste sortante (Nicole Le Peih). Raphaël, 19 ans, ne l’exclut pas non plus.
“Pour l’instant, je ne sais pas encore. Je vais réfléchir, mais dans l’idée ça restera sur un vote barrage pour que l’extrême droite ne passe pas en France. Ça reste une menace”, indique-t-il.
Si sa candidate se retire, Gaël a lui déjà fait son choix. “Macron et RN, ce ne sont pas mes idées. Donc j’irai voter, mais blanc. Le RN, pour moi, ce n’est pas un danger plus que ça. Les gens qui votent aujourd’hui RN pensent que ça va changer. Je leur donne rendez-vous dans six mois”, assure-t-il.
Daniel, militant de gauche, s’abstiendra. “Pas de front républicain. Il y a de la lassitude de partout. C’est un champ de ruines”, pointe-t-il.