Législatives: les programmes des "extrêmes" mènent "à la guerre civile", affirme Emmanuel Macron

Le président de la République Emmanuel Macron, le 8 avril 2024 à l'Élysée. - SARAH MEYSSONNIER / POOL / AFP
Les programmes des "deux extrêmes" mènent "à la guerre civile", a affirmé Emmanuel Macron dans un podcast diffusé lundi 24 juin, dans lequel il fustige le Rassemblement national, La France insoumise "et ceux qui les suivent".
"La réponse de l'extrême droite" en matière d'insécurité, "parce qu'elle renvoie les gens ou à une religion ou à une origine, (...) elle divise et elle pousse à la guerre civile", a dit le chef de l'Etat dans le podcast "Génération Do It Yourself".
LFI propose une "forme de communautarisme"
En face, La France insoumise propose "une forme de communautarisme... un peu électoral", "mais ça, c'est aussi la guerre civile derrière, parce que c'est d'abord renvoyer des gens exclusivement à leur appartenance ou religieuse ou communautaire", a-t-il ajouté.
"Je pense que c'est un danger et c'est pour ça que je pense que et le Rassemblement national et La France insoumise répondent à des vrais problèmes", "des vraies colères, des vraies angoisses, celles de la personne qui se dit 'on ne répond pas à mon problème de sécurité', celle qui dit 'je ne suis pas reconnue et protégée parce que je suis musulman'", a estimé le président de la République. Mais ils "répondent mal à mes yeux", "en accroissant la conflictualité et la guerre civile".
Guerre civile ? "Un président de la République ne devrait pas dire cela. Moi, je souhaite rétablir la sécurité pour tous les Français", a réagi Jordan Bardella sur M6. Le président du Rassemblement national a renvoyé les macronistes aux "émeutes" qui "ont frappé très durement l'ensemble des villes" lors de l'été 2023, après la mort de Nahel, un jeune de 17 ans tué par un tir policier lors d'un contrôle routier à Nanterre (Hauts-de-Seine).
Emmanuel Macron est "toujours là" pour "mettre le feu", a aussi répliqué Jean-Luc Mélenchon sur France 2. "La guerre civile, pour l'instant, c'est lui qui l'a déclenchée en Nouvelle-Calédonie", a ajouté l'Insoumis, en conseillant au président de "tourner sa langue sept fois dans sa bouche" avant de s'exprimer.
"Tout le système pense que les gens sont idiots"
Interrogé sur France 5, le Premier ministre Gabriel Attal n'a pas repris les termes de guerre civile employés par Emmanuel Macron, mais a reproché au RN et à LFI d'avoir la "haine comme carburant" et de contribuer "à dresser les uns contre les autres" avec une "forme de confessionnalisation de la politique".
"Probablement que la victoire des extrêmes, de l'extrême droite, libèrerait" des "pulsions et pourrait conduire effectivement à des violences", a ajouté Gabriel Attal.
Face aux "extrêmes", Emmanuel Macron a insisté dans le podcast sur "une réponse par plus d'efficacité, mais dans la République".
"Quand on en a ras-le-bol de tout, que la vie est dure au quotidien, on peut être tenté par des extrêmes qui ont des solutions plus rapides. Mais la solution, elle ne sera jamais dans le rejet de l'autre", a martelé le chef de l'État.
Selon lui, "par rapport à ceux qui sont tentés par les deux extrêmes, ce qu'on doit faire dans les deux ou trois ans qui viennent, c'est dire +on doit être beaucoup plus ferme, beaucoup plus fort partout où la République n'est pas au rendez-vous de la sécurité et de l'impunité". De même, il dit vouloir être "beaucoup plus ferme, beaucoup plus efficace partout où la République n'est pas au rendez-vous de l'égalité des chances".
"Les gens ne sont pas des idiots. Tout le système pense que les gens sont idiots".
"Vous pensez que les gens sont fous et veulent le blocage ou les extrêmes, si on explique calmement quels sont les projets? Moi, je ne crois pas, j'ai toujours fait ce pari", a déclaré le chef de l'État.