Législatives: "On doit souffler, on en a vraiment besoin", assument les premiers vacanciers

Bison futé voit rouge sur les routes partout en France ce samedi 6 juillet. Une circulation dense sur la plupart des grands itinéraires en direction du Nord-Ouest, du Sud et au départ de la région francilienne. Alors, est-ce que les vacances permettront de s'éloigner de la politique et des élections législatives, alors que le second tour se déroule ce dimanche 7 juillet ?
Car si RMC a pu rencontrer des Français sur le départ, les réservations n'ont pas été au rendez-vous, notamment du fait de la dissolution, comme l'explique ce samedi 6 juillet sur RMC dans la Matinale Week-end Nicolas Dayot, président de la Fédération nationale de l'hôtellerie en plein air. "Les Français ont été anesthésiés. Ils ont bloqué leur réservation et retardé" leur départ, alors que le 7 juillet correspond à la première semaine de la haute saison.
Lunettes de soleil vissées sur le nez, la voiture chargée de valises. Direction le sud-ouest, mais avec quand même un peu d'appréhension pour Arthur. "Le contexte est assez tendu. Ca va peser un peu, il faut faire abstraction", confie Arthur.
Les élections législatives sont toujours dans un coin de la tête, malgré les vacances. Alors certains ont anticipé, comme Romane. "J'ai fait une procuration. Je fais mes études à Strasbourg. Je me suis organisée, j'ai donné procuration à un de mes amis qui resté là-bas", explique-t-elle.
"Il faut qu'on profite"
Anticiper oui, mais une fois les vacances commencées, la politique sera bien loin pour Ivan et Aurélie: "Ca ne me dérange pas, faut qu'on profite. La plage, la fête, visiter un peu..."
Pour profiter, certains n'ont pas attendu d'arriver à destination. C'est l'heure du pique-nique pour Serge et Guilène. "Les élections, ça passe en deuxième. On doit souffler, on en a vraiment besoin", font-ils savoir.
Mais pour autant ils l'avouent, une fois arrivés à Biscarosse, ils continueront de suivrel l'actualité politique. "On va regarder un petit peu pour voir ce qu'il se passe". Mais pas de quoi gâcher les vacances, ils l'assurent, peu importe les résultats, la plage sera là pour les consoler.
"On n'a jamais vu ça depuis 40 ans", constate le psychiatre Stéphane Clerget à propos du moral des Français
Les vacances, un véritable bol d'air bienvenu dans ce marasme ambiant, les professionnels de santé le confirment, les législatives ont miné le moral des Français: "C’est la première fois qu’on voit les gens aussi préoccupés avant les vacances, généralement les gens sont assez enthousiastes. On n’a jamais vu ça depuis 40 ans. Que les gens nous parlent dans les cabinets, de leurs inquiétudes par rapport à l’avenir politique du pays. C’est sans précédent", a indiqué sur RMC ce samedi dans la Matinale Week-end le psychiatre Stéphane Clerget.
D'autres ne sont pas certains de partir en vacances
Malheureusement, certains n'auront pas tous la chance de partir en vacances. D'autres sont encore dans l'incertitude. C'est le cas de Nicolas, dans le Lot-et-Garonne. Artisan à son compte, il s'est confié sur RMC dans la Matinale Week-end ce samedi 6 juillet. "Le bateau est déjà payé, une partie du logement aussi. Le reste du budget est bouclé mais on dû taper dedans car tout augmente. Il faut subvenir aux besoins de la famille", souffle-t-il, dépité.
"On part dans une quinzaine de jours. Je suis en train de mettre les bouchées double pour pouvoir faire des chantiers. Le problème, en face, les clients galèrent aussi pour pouvoir payer", explique-t-il. "Il n’y a pas un matin où je me dis: 'Est ce que je vais y arriver, pour tout?'"