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Législatives: "Tout sauf l’extrême droite" pour la CFDT, qui a "déjà exclu des militants RN"

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Sur RMC, ce vendredi, la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon expose la position du syndicat pour les législatives. Faire barrage à l’extrême droite, mais sans consigne de vote.

Si la CGT a décidé d’appeler à voter pour le Nouveau Front populaire aux législatives, la CFDT entend rester indépendante. Mais elle maintient une position claire et ferme: "Tout sauf l’extrême droite". "La CFDT est fidèle à son histoire, à ses valeurs. Donc elle est résolument opposée à l’extrême droite, à ses projets inégalitaires, au fait de vouloir trier les gens en fonction de leur couleur de peau ou de leur nationalité, à l’imposture sociale qu’elle représente, explique sa secrétaire générale, Marylise Léon, dans Apolline Matin ce vendredi sur RMC et RMC Story. On est engagé dans cette campagne pour dire aux citoyens et citoyennes d’aller voter, en vous laissant le libre arbitre. On est sur cette ligne de dire ‘tout sauf l’extrême droite’, sans donner de consigne de vote. Ça fait partie de l’ADN d’une organisation syndicale qui place aussi l’indépendance au cœur de ses valeurs."

"On ne peut pas être militant CFDT et militant RN"

Et cette volonté de faire barrage à l’extrême droite impose aussi à la CFDT de prendre des décisions internes. "On ne peut pas être militant CFDT et militant RN, souligne Marylise Léon. On fait une grosse différence entre ceux qui militent et ceux qui votent. Le RN n’est pas un parti comme les autres. C’est dans nos statuts. Nous avons déjà exclu des militants RN qui étaient adhérents de la CFDT et qui prônaient ce que pense le RN dans la CFDT. Ça, c’est inacceptable. On est dans un moment où il faut être extrêmement clair. On perd des adhérents et on en gagne. Ça a le mérite d’être une période utile de clarification. On est au clair sur les valeurs."

Alors que le RN affiche son intention d’abroger la réforme des retraites à l’automne, contre laquelle se sont battus les syndicats en 2023, Marylise Léon y voit de "l’opportunisme électoral". "Ils sont dans une stratégie de conquête du pouvoir, donc ils passent au peigne fin tout ce qui peut être bon à dire. Je n’ai aucune confiance entre ce qu’ils disent et ce qu’ils feront demain, assure la secrétaire générale de la CFDT. Si c’est vider les caisses de la sécurité sociale, flécher les aides sociales en fonction de la nationalité, des statuts, ce n’est pas compatible avec ce qu’on défend à la CFDT."

Quant à l’identité du futur locataire de Matignon, après les résultats des législatives, "la CFDT ne soutiendra jamais aucun candidat" affirme Marylise Léon. Ni même l’ancien patron du syndicat, Laurent Berger, dont le nom a été proposé par Raphaël Glucksmann (Place publique), qui soutient le Nouveau Front populaire. "Je l’ai vu hier, explique la secrétaire générale de la CFDT à propos de son prédécesseur. La question lui a été posée. C’est lui qui fera la réponse. Il a toujours dit qu’il ne ferait pas de politique. La CFDT ne soutient aucune personnalité politique."

LP